Non seulement ce bâtiment du XVIIIe siècle accueille toujours le tribunal de grande instance du Calvados, mais il a récemment servi de refuge aux personnels du Palais Gambetta, venus s’y installer en août après les inondations de la fin juillet qui ont submergé leur paquebot urbain. "C’est un joli clin d’œil du destin", plaisantent les agents à l’accueil. "Le bâtiment est vétuste, il n’est plus adapté à l’accueil du public, mais ces événements ont prouvé qu’une fois de plus, on construisait pour durer à l’époque".
Déménagement en 2015
Au second semestre 2015, les 120 magistrats et autres fonctionnaires y travaillant actuellement gagneront sur la Presqu’île le futur palais de justice, dont la construction a démarré en juillet. "Il est grand temps de disposer d’une structure bien plus fonctionnelle, car nous passons beaucoup de temps dans les couloirs et les escaliers, surtout quand les ascenseurs sont en panne", indique une habituée des lieux.
Quid de la reconversion de ce joyau de l’architecture classique, aux caractéristiques uniques à Caen ? Depuis la Prairie, ses 12 colonnes appellent à une visite, qui tourne court. L’accès aux deux escaliers monumentaux qui s’échappent sur les côtés, reste barré par une chaîne métallique. La salle des Abeilles, envoûtante, classée depuis 1975 à l’inventaire des Monuments historiques, demeure tout aussi inaccessible. A moins de deux ans du transfert sur la Presqu’île, aucun projet n’a encore été arrêté.
Marché couvert ?
Actuellement propriété à part égale de l’Etat et du Conseil général, ce grand bâtiment emblématique de la capitale régionale viendra grossir le patrimoine de l’institution départementale dans son intégralité fin 2015. Le ministère n’en veut plus. En coulisses, la réflexion a déjà commencé. La conseillère générale UDI candidate aux Municipales Sonia de la Provôté a commandé une étude pour en savoir plus sur la faisabilité d’y installer un... marché couvert. "Il n’y en a plus depuis la Seconde guerre mondiale à Caen", rappelle-t-elle, avant d’avancer ses arguments : "c’est matériellement réalisable et économiquement viable. Cela redynamiserait la place Saint-Sauveur et nombre de Caennais souhaitent disposer d’une halle". L’idée serait d’aménager les deux cours intérieures et de profiter des couloirs pour absorber les flux de personnes. Mais compte tenu des centaines de mètres carré de bureaux, d’autres modes d’usage ne sont pas à exclure.
Le service urbanisme de la municipalité, qui suit le dossier de près, dit "s’inquiéter de voir le dossier ne pas avancer", selon le maire-adjoint en charge des ces questions, Xavier Le Coutour. La municipalité socialiste envisage d’y installer un hôtel haut de gamme, avec éventuellement des commerces associés, un peu comme à Nantes avec l’ouverture du Radisson Blu 4-étoiles. "Il ne s’agit pas de fonctionner en copiant ce qui se fait ailleurs, mais plutôt de soutenir un projet qui permet de distinguer Caen des autres villes françaises", rétorque Sonia de la Provôté. Une chose est certaine : personne ne souhaite une démolition.
REPERES
Origines. Lancé sous Louis XVI, le chantier a démarré en 1783 puis interrompu. Il faut attendre 1822 pour que le palais Fontette connaisse ses premières audiences.
120 fonctionnaires et magistrats y travaillent. Situé à proximité immédiate de la place Saint-Sauveur, il accueille les services du tribunal de grande instance.
Réhabilitation. Le ministère de la Justice a estimé qu’il faudrait débourser au moins 50 millions d’euros. Le projet de réhabilitation a donc été écarté.
Futur. Le nouveau Palais de justice, en remplacement du Palais Fontette, ouvrira à partir du deuxième semestre 2015 sur la presqu’île de Caen. Son coût : 21 millions d’euros.
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