Les pics historiques enregistrés en 2011 et 2012, crise oblige, où le lingot d’or d’un kilogramme se vendait à près de 44 000 €, font déjà partie du passé. Depuis, l’euphorie pour le métal précieux, valeur refuge par excellence, s’est un peu dégonflée : le kilo tourne désormais autour de 33 000 €. Néanmoins, les acheteurs d’or, dont tous ceux, comme Numis’or, ayant profité de la “ruée” récente pour ouvrir boutique, sont toujours aussi nombreux en ville. A Rouen, ces enseignes spécialisées et les bijouteries, nombreuses à proposer ce service, sont légion.
Les meilleurs resteront
“En 2010 et 2011, nous avons multiplié notre chiffre d’affaires par quatre, mais à cette époque, nous étions que trois enseignes à racheter l’or sur Rouen”, se souvient Pascal Corroyer, numismate, gérant de la boutique “Monnaies de l’histoire” à Rouen rive gauche, l’un des plus anciens acheteurs de métal doré de l’agglomération. “Aujourd’hui, la profession souffre. Il ne faut pas croire, ce n’est pas un métier évident, nos marges sont très faibles”. Problème : les particuliers sont venus en nombre ces dernières années. Il y a donc moins d’or qui “dort”. “Quand j’ai trois ou quatre clients par jour, c’est déjà très bien”, affirme Pascal Corroyer.
“Ma baisse d’activité atteint 50 %. La crise est passée par là, même chez les collectionneurs de monnaies”, admet de son côté Daniel Perrier, acheteur d’or depuis douze de la boutique “Rouen Détection Numismatique” (RDN). Mais ces “vieux de la vieille” sont habitués aux fluctuations des cours officiels de l’or. Ainsi, en 2002, le gramme se rachetait environ 3 €, contre près de 17 € aujourd’hui ! Dans ce domaine, se sont les marchés internationaux qui font la pluie et le beau temps.
C’est donc au vendeur, le particulier, de se renseigner sur les cours en vigueur. Car les arnaques existent dans ce milieu. “Les tarifs doivent être affichés. Attention aux boutiques qui vous proposent un prix au hasard, sans avoir pesé l’objet”, met en garde Daniel Perrier. “Il ne faut pas hésiter à aller voir plusieurs professionnels avant de vendre”.
Comment ça marche ?
Comme on le sait, l’or est plus ou moins pur. Sa pureté détermine donc sa valeur : 24 carats correspondent à 100 % d’or (cela concerne uniquement les lingots et lingotins), 18 carats (généralement utilisés en bijouterie) à 75 % d’or allié à de l’argent, du cuivre ou un autre métal, et ainsi de suite. A noter que les monnaies en or, elles, sont réalisées avec du 22 carats, le 24 carats étant trop mou.
Une réaction chimique permet très rapidement au professionnel de déterminer la pureté du métal. Il ne reste plus qu’à peser l’anneau, le collier, la chaîne, la monnaie ou encore l’or dentaire, pour fixer un prix.
Que deviendra ensuite le métal précieux ? Il est refondu, à l’exception de monnaies à haute valeur historique revendues à des collectionneurs. Entre le rachat et la fonte, se situe donc la marge de l’acheteur d’or, souvent inférieure à 5 %. Pas de quoi rouler sur l’or !
Repères
Rouen. Ils n’étaient que trois il y a quelques années. On compte aujourd’hui une quinzaine de professionnels du rachat d’or à Rouen et agglo. Il a fallu se partager le gateau.
Monnaies. Les numismates sont les spécialistes des monnaies et médailles. “Mais on ne peut pas vivre de ce métier”, explique Pascal Corroyer. Ils se tournent donc vers l’or.
Contrôles. L’Etat guette les acheteurs d’or et de bijoux, ceux-ci
se retrouvant parfois receleurs. Ainsi, depuis 2002, les transactions en liquide sont interdites.
Internet. Depuis mai, une loi interdit d’envoyer de l’or par La Poste. Ce qui risque de mettre à mal la vente via internet. Pour rappel, l’Etat taxe les ventes d’or à hauteur de 8 %.
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