S’il y a bien une chose que Kesha sait faire, c’est raconter une histoire.
En voici une qui est particulièrement intéressante : il y a deux ans, cette jeune femme aspirant à devenir auteur,
compositeur et interprète de pop a décidé qu’elle souhaitait que Prince produise son premier album. Elle s’est donc
procuré son adresse et s’est rendue à sa propriété de Beverly Hills, où elle a donné cinq dollars au jardinier pour qu’il
la laisse se glisser sous le portail. Elle a ensuite remonté l’allée (tapissée de velours pourpre), est entrée par une porte
latérale qui n’était pas verrouillée et est montée dans un ascenseur recouvert de miroirs jusqu’au troisième étage, où
le « Purple One » lui-même faisait une jam-session avec son groupe. « C’était un peu embarrassant, se souvient-elle,
mais qu’importe ! Alors, je me suis assise sur un des trônes pourpres qui se trouvaient dans la pièce jusqu’à ce qu’il me
remarque. Quand il l’a finalement fait, il a dit quelque chose du genre : “Bon sang, mais comment êtes-vous entrée ?”,
raconte-t-elle en riant. Son service de sécurité m’a mise à la porte, mais j’ai eu le temps de lui laisser mon CD de démo
entouré d’un énorme noeud pourpre. »
Kesha n’a jamais eu de nouvelles de Prince, mais cet incident en dit long sur la personnalité explosive et la
détermination de cette nouvelle venue de 22 ans. « J’ai toujours su que je voulais être une artiste, explique-t-elle. Il y a
une vidéo de moi à cinq ans, nue et couverte de peinture corporelle, où je dis : “Je vais être une rock star et personne
ne pourra jamais m’en empêcher !” C’est ma vocation. Si je ne tente pas ma chance, je me sentirai nulle à 50 ans. »
Heureusement, Kesha n’aura pas l’occasion d’éprouver des regrets. Elle travaille actuellement sur l’écriture et
l’enregistrement de son premier album avec son producteur exécutif Dr. Luke, à l’origine de hits classés numéro un
pour Britney Spears, Katy Perry, Kelly Clarkson, Avril Lavigne ou encore Flo Rida. Ayant été séduit par sa voix oscillant
gaiement entre chant et rap sur une démo rudimentaire, Luke a présenté Kesha au label RCA Records, avec lequel elle
a signé un contrat en février dernier. L’album, qui contiendra aussi les collaborations de Kesha avec le créateur de
tubes chevronné Max Martin (Pink, Kelly Clarkson, Britney Spears) et le très demandé auteur/producteur Benny
Blanco (Katy Perry, 3OH!3, Spank Rock), devrait être une collection innovante de chansons électro-pop percutantes,
rendues encore plus irrésistibles par leur énergie punk survoltée ainsi que l’attitude et les paroles irrévérencieuses de
Kesha. « Je veux que ma musique soit amusante, assumée, indisciplinée, excentrique, drôle et intéressante, précise-telle,
mais qu’elle ait aussi de la substance. Je suis quelqu’un d’émotif derrière cette façade. Je veux que le public écoute
mes chansons et puisse s’y identifier. »
Vous ne serez pas étonnés d’apprendre que les chansons illustrent le talent de conteuse de Kesha, mais les thèmes
qu’elle a choisis sont loin d’être classiques. L’album contient par exemple un titre qui raconte que Kesha a un jour
vomi dans un placard lors d’une fête chez Paris Hilton (Party at a Rich Dude’s House), et un autre la fois où « une sale
garce a fait semblant d’être mon amie, puis a essayé de me nuire en douce » (Backstabber). Citons encore le morceau
dans lequel elle explique qu’elle a découvert que son petit ami la trompait avec une célèbre starlette de la pop qui
restera anonyme (Kiss & Tell), sans oublier la chanson dans laquelle elle commence à voir l’univers comme un
enchaînement cyclique d’événements interconnectés, après avoir rencontré un type en boîte (Chain Reaction, qui a été
diffusée dans l’émission The Hills sur MTV).
Kesha attribue son goût pour les chansons à histoire à sa jeunesse passée à traîner avec des auteurs-compositeurs
chevronnés à Nashville. La carrière d’auteur-compositeur de sa mère, Pebe, ancienne chanteuse de punk-rock, a
décollé dans cette ville surnommée « Music City » à la fin des années 1970, quand un titre qu’elle avait co-écrit, Old
Flames Can’t Hold A Candle To You, est devenu un hit de Joe Sun en 1978 et numéro un des charts country avec Dolly
Parton en 1980. Mais à l’époque de la naissance de Kesha en 1987 (au cours d’une fête dans la vallée de San Fernando
à Los Angeles), Pebe traversait une mauvaise passe, ayant des difficultés à subvenir aux besoins de Kesha et de son
frère aîné grâce à sa musique. « Nous vivions d’aide sociale et alimentaire, explique Kesha. Un de mes premiers
souvenirs est ma mère en train de me dire : “Si tu veux quelque chose, prends-le”. »
En 1991, Pebe a ramené sa famille à Nashville, où elle avait obtenu un nouveau contrat d’édition. Kesha a visité
beaucoup de studios d’enregistrement. « Je croyais que tout le monde grandissait dans un studio », raconte-t-elle. Elle
a suivi les cours d’une école de musique dans la campagne du Tennessee (« dans laquelle certains des enfants
n’avaient même pas de chaussures », se souvient-elle), appris la composition de chansons, et est tombée amoureuse
des grands noms de la musique country comme Johnny Cash, Dolly Parton et Patsy Cline. « J’écoutais ces chansons
magnifiques et elles racontaient toutes des histoires. Nashville Skyline de Bob Dylan est l’un de mes disques préférés
3
de tous les temps. » Pebe laissait parfois Kesha chanter sur les morceaux sur lesquels elle travaillait. « Ma mère m’a
toujours dit : “Tu as une belle voix, entraîne-toi à chanter”, alors je chantais de tout sans arrêt », indique Kesha.
A 17 ans, Kesha a abandonné le lycée, « ce qui était de la folie, car j’étais inscrite dans un programme de baccalauréat
international et j’allais étudier la psychologie à l’université de Columbia, affirme-t-elle, mais je voulais revenir à Los
Angeles et me consacrer à ma musique. » C’est là qu’elle a rencontré Dr. Luke. « Je recherchais une artiste avec une
voix caractéristique fantastique et possédant son propre style, raconte Luke. Kesha ne ressemblait à personne
d’autre. » Dr. Luke travaillait aussi avec l’artiste de hip-hop très tendance Flo Rida sur un titre pour son deuxième
album. Pendant une soirée passée ensemble, le rappeur a dit à Kesha qu’il voulait une voix féminine sur un morceau et
lui a proposé de l’enregistrer, ce qu’elle a bien sûr accepté. En février, ce titre, Right Round, s’est propulsé en tête des
charts, avec plus de 636 000 téléchargements vendus au cours de la semaine suivant sa sortie, et a explosé le record
absolu des ventes de singles numériques en une semaine. (On retrouvera également le style vocal pétillant de Kesha
sur Touch Me dans le prochain album de Flo Rida, R.O.O.T.S., qui sortira en 2009.)
« Quand j’ai entendu ma voix pour la première fois sur Right Round à la radio, je me suis mise à hurler et à pleurer, se
souvient Kesha. Je donne peut-être l’impression d’être un peu folle, mais, malgré les apparences, j’ai la tête sur les
épaules. Je travaille beaucoup pour y arriver et ça me fait plaisir de voir que mes efforts ont été payants. Il y a trois
ans, je volais des légumes en boîte dans le magasin à un dollar pour survivre. Aujourd’hui, je suis sur une chanson qui
est numéro un, je travaille sur mon album et j’ai un peu d’argent dans les poches. Emmener ma mère dîner au
restaurant, c’est mon plus grand plaisir. »
En voici une qui est particulièrement intéressante : il y a deux ans, cette jeune femme aspirant à devenir auteur,
compositeur et interprète de pop a décidé qu’elle souhaitait que Prince produise son premier album. Elle s’est donc
procuré son adresse et s’est rendue à sa propriété de Beverly Hills, où elle a donné cinq dollars au jardinier pour qu’il
la laisse se glisser sous le portail. Elle a ensuite remonté l’allée (tapissée de velours pourpre), est entrée par une porte
latérale qui n’était pas verrouillée et est montée dans un ascenseur recouvert de miroirs jusqu’au troisième étage, où
le « Purple One » lui-même faisait une jam-session avec son groupe. « C’était un peu embarrassant, se souvient-elle,
mais qu’importe ! Alors, je me suis assise sur un des trônes pourpres qui se trouvaient dans la pièce jusqu’à ce qu’il me
remarque. Quand il l’a finalement fait, il a dit quelque chose du genre : “Bon sang, mais comment êtes-vous entrée ?”,
raconte-t-elle en riant. Son service de sécurité m’a mise à la porte, mais j’ai eu le temps de lui laisser mon CD de démo
entouré d’un énorme noeud pourpre. »
Kesha n’a jamais eu de nouvelles de Prince, mais cet incident en dit long sur la personnalité explosive et la
détermination de cette nouvelle venue de 22 ans. « J’ai toujours su que je voulais être une artiste, explique-t-elle. Il y a
une vidéo de moi à cinq ans, nue et couverte de peinture corporelle, où je dis : “Je vais être une rock star et personne
ne pourra jamais m’en empêcher !” C’est ma vocation. Si je ne tente pas ma chance, je me sentirai nulle à 50 ans. »
Heureusement, Kesha n’aura pas l’occasion d’éprouver des regrets. Elle travaille actuellement sur l’écriture et
l’enregistrement de son premier album avec son producteur exécutif Dr. Luke, à l’origine de hits classés numéro un
pour Britney Spears, Katy Perry, Kelly Clarkson, Avril Lavigne ou encore Flo Rida. Ayant été séduit par sa voix oscillant
gaiement entre chant et rap sur une démo rudimentaire, Luke a présenté Kesha au label RCA Records, avec lequel elle
a signé un contrat en février dernier. L’album, qui contiendra aussi les collaborations de Kesha avec le créateur de
tubes chevronné Max Martin (Pink, Kelly Clarkson, Britney Spears) et le très demandé auteur/producteur Benny
Blanco (Katy Perry, 3OH!3, Spank Rock), devrait être une collection innovante de chansons électro-pop percutantes,
rendues encore plus irrésistibles par leur énergie punk survoltée ainsi que l’attitude et les paroles irrévérencieuses de
Kesha. « Je veux que ma musique soit amusante, assumée, indisciplinée, excentrique, drôle et intéressante, précise-telle,
mais qu’elle ait aussi de la substance. Je suis quelqu’un d’émotif derrière cette façade. Je veux que le public écoute
mes chansons et puisse s’y identifier. »
Vous ne serez pas étonnés d’apprendre que les chansons illustrent le talent de conteuse de Kesha, mais les thèmes
qu’elle a choisis sont loin d’être classiques. L’album contient par exemple un titre qui raconte que Kesha a un jour
vomi dans un placard lors d’une fête chez Paris Hilton (Party at a Rich Dude’s House), et un autre la fois où « une sale
garce a fait semblant d’être mon amie, puis a essayé de me nuire en douce » (Backstabber). Citons encore le morceau
dans lequel elle explique qu’elle a découvert que son petit ami la trompait avec une célèbre starlette de la pop qui
restera anonyme (Kiss & Tell), sans oublier la chanson dans laquelle elle commence à voir l’univers comme un
enchaînement cyclique d’événements interconnectés, après avoir rencontré un type en boîte (Chain Reaction, qui a été
diffusée dans l’émission The Hills sur MTV).
Kesha attribue son goût pour les chansons à histoire à sa jeunesse passée à traîner avec des auteurs-compositeurs
chevronnés à Nashville. La carrière d’auteur-compositeur de sa mère, Pebe, ancienne chanteuse de punk-rock, a
décollé dans cette ville surnommée « Music City » à la fin des années 1970, quand un titre qu’elle avait co-écrit, Old
Flames Can’t Hold A Candle To You, est devenu un hit de Joe Sun en 1978 et numéro un des charts country avec Dolly
Parton en 1980. Mais à l’époque de la naissance de Kesha en 1987 (au cours d’une fête dans la vallée de San Fernando
à Los Angeles), Pebe traversait une mauvaise passe, ayant des difficultés à subvenir aux besoins de Kesha et de son
frère aîné grâce à sa musique. « Nous vivions d’aide sociale et alimentaire, explique Kesha. Un de mes premiers
souvenirs est ma mère en train de me dire : “Si tu veux quelque chose, prends-le”. »
En 1991, Pebe a ramené sa famille à Nashville, où elle avait obtenu un nouveau contrat d’édition. Kesha a visité
beaucoup de studios d’enregistrement. « Je croyais que tout le monde grandissait dans un studio », raconte-t-elle. Elle
a suivi les cours d’une école de musique dans la campagne du Tennessee (« dans laquelle certains des enfants
n’avaient même pas de chaussures », se souvient-elle), appris la composition de chansons, et est tombée amoureuse
des grands noms de la musique country comme Johnny Cash, Dolly Parton et Patsy Cline. « J’écoutais ces chansons
magnifiques et elles racontaient toutes des histoires. Nashville Skyline de Bob Dylan est l’un de mes disques préférés
3
de tous les temps. » Pebe laissait parfois Kesha chanter sur les morceaux sur lesquels elle travaillait. « Ma mère m’a
toujours dit : “Tu as une belle voix, entraîne-toi à chanter”, alors je chantais de tout sans arrêt », indique Kesha.
A 17 ans, Kesha a abandonné le lycée, « ce qui était de la folie, car j’étais inscrite dans un programme de baccalauréat
international et j’allais étudier la psychologie à l’université de Columbia, affirme-t-elle, mais je voulais revenir à Los
Angeles et me consacrer à ma musique. » C’est là qu’elle a rencontré Dr. Luke. « Je recherchais une artiste avec une
voix caractéristique fantastique et possédant son propre style, raconte Luke. Kesha ne ressemblait à personne
d’autre. » Dr. Luke travaillait aussi avec l’artiste de hip-hop très tendance Flo Rida sur un titre pour son deuxième
album. Pendant une soirée passée ensemble, le rappeur a dit à Kesha qu’il voulait une voix féminine sur un morceau et
lui a proposé de l’enregistrer, ce qu’elle a bien sûr accepté. En février, ce titre, Right Round, s’est propulsé en tête des
charts, avec plus de 636 000 téléchargements vendus au cours de la semaine suivant sa sortie, et a explosé le record
absolu des ventes de singles numériques en une semaine. (On retrouvera également le style vocal pétillant de Kesha
sur Touch Me dans le prochain album de Flo Rida, R.O.O.T.S., qui sortira en 2009.)
« Quand j’ai entendu ma voix pour la première fois sur Right Round à la radio, je me suis mise à hurler et à pleurer, se
souvient Kesha. Je donne peut-être l’impression d’être un peu folle, mais, malgré les apparences, j’ai la tête sur les
épaules. Je travaille beaucoup pour y arriver et ça me fait plaisir de voir que mes efforts ont été payants. Il y a trois
ans, je volais des légumes en boîte dans le magasin à un dollar pour survivre. Aujourd’hui, je suis sur une chanson qui
est numéro un, je travaille sur mon album et j’ai un peu d’argent dans les poches. Emmener ma mère dîner au
restaurant, c’est mon plus grand plaisir. »
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