Dix mois après la fermeture du Pont Mathilde, qui a entraîné rapidement une interdiction de circulation des poids lourds dans le centre-ville, quel est votre regard sur la situation ?
"Nous avions réagi contre l'arrêté préfectoral, pris en urgence, et nous avions raison de le faire car il était sévère. Il ne prenait pas en considération les dessertes locales des poids lourds, notamment au port. Heureusement, l'intelligence collective et la souplesse ont fini par primer puisque cette question a été réglée. De leur côté, les entreprises de transport font le dos rond, même si contourner le centre représente un surcoût important. Ce qui les aide à accepter la situation, c'est la perspective d'une réouverture du Pont Mathilde à l'automne 2014".
Vous achevez une étude complète concernant les flux de poids lourds sur les quais bas rive gauche, à Rouen. Le "zéro poids lourd" est-il réalisable ?
"Avant la fermeture du Pont Mathilde, environ 2 000 poids lourds circulaient chaque jour sur ces quais bas. A long terme, nous partageons l'ambition des élus locaux de les voir disparaître du centre-ville, ou du moins réduits à quelques dizaines par an. Mais là où nous divergeons, c'est sur le 'calendrier' pour y parvenir. Cela doit se faire en plusieurs étapes. Il n'y a que la réalisation du contournement Est et des accès sud du Pont Flaubert qui permettront d'atteindre l'objectif final".
Comment voyez-vous alors la prochaine étape, après la réouverture du Pont Mathilde ?
"Nous pensons qu'il est possible et raisonnable de diminuer de 60 % dans un premier temps le trafic des poids lourds à cet endroit, soit près de 1 400 camions en moins chaque jour. Environ mille n'ont rien à faire là, c'est du pur transit. Quatre-cents autres peuvent être détournés. Il en reste donc environ 600 qui doivent rejoindre le port, notamment les silos. Nous avons beau tourner la question dans tous les sens, demeure toujours ce trafic résiduel. L'obliger à contourner Rouen représenterait un surcoût qu'il ne serait pas raisonnable de faire peser sur l'économie locale. Nous ne voulons pas d'approche technocratique du sujet. C'est pour cela que nous travaillons étroitement avec la Ville, l'agglomération et les entreprises de transport".
Mais comment faire le "tri" entre les poids lourds autorisés à emprunter les quais bas rive gauche et les autres ?
"Le port proposera aux autorités et aux transporteurs un système, physique ou électronique, de péage. Nous aurons jusqu'à l'automne 2014 pour le préciser et le mettre en place".
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