Depuis quarante ans, elle passe une grande partie de chaque journée greffée au viseur d'appareils photo, cette pupille. Il regarde, il voit, il immortalise. Des dizaines, des centaines de fois par jour. Lange s'envole en photo, c'est tout. "Quand je photographie, il faut que je tombe amoureux, lâche-t-il, sans prétention. Même devant un prototype de voiture. J'en ai besoin". C'est son fuel, sa lumière.
Une saine paresse
Jeune, ses parents le voyaient architecte ; il s'inscrira aux Beaux Arts de Rouen. Le dessin lui va bien mais il finit pas lâcher le crayon, "par paresse", quand il découvre la photo. Son premier compagnon : un Chinon. L'amour fou. Il est ensuite embauché dans une société aujourd'hui oubliée pour photographier l'industrie pétrolière de la vallée de la Seine. Dix ans plus tard, "fatigué par la pétro-chimie", il lâche l'objectif pour prendre les manettes du Théâtre Duchamp Villon. Une parenthèse agréable, créative. Six ans plus tard, le maire de Rouen de l'époque, François Gautier, le mettra dehors, excédé paraît-il par cet esprit trop libre. Une journée de chômage plus tard et l'appareil photo chauffe à nouveau.
Aujourd'hui reconnu dans toute la Normandie et le quart nord-ouest de la France, l'indépendant offre son œil aux entreprises ou institutions publiques. Et quand il ne travaille pas, il photographie quand même. Boulimique. Depuis peu, le voilà qu'il soutient aussi trois jeunes talents féminins, "pour changer les points de vue, répondre à toutes les sensibilités". Jamais blasé.
Thomas Blachère
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