L'attitude de la Fédération française de football ? Il a encore du mal à la comprendre. Le manque de soutien des grands élus rouennais, à commencer par Valérie Fourneyron et Laurent Fabius, ou du monde économique local ? Il s'en étonne, amer. Thierry Granturco s'est longuement exprimé ce mercredi 31 juillet après-midi, en annonçant le dépôt de bilan de la SASP FC Rouen. Le club n'existera désormais plus que sous sa forme associative, et son équipe première risque d'évoluer en Division d'honneur (6e division), alors qu'elle aurait pu goûter aux joies de la Ligue 2. L'atterrissage est brutal.
"Rouen a beau être une grande ville, un grand club, quand il y a besoin de soutien, on se retrouve seul. Malgré les apparences, il n'y a aucune locomotive politique ou économique pour faire émerger un grand club pro", a déploré le président du FCR, qui aura injecté pas moins de quatre millions d'euros dans ce club depuis son arrivée aux manettes, en mai 2012. "Je regrette aussi que la Matmut n'ait pas donné ce petit coup de pouce (un engagement d'un million d'euros, NDLR) qui nous aurait permis de convaincre la DNCG". Regret aussi face au refus de l'US Quevilly de s'associer au FCR. Aujourd'hui, tout est fini. La trentaine de salariés, joueurs inclus, doit quitter le navire.
"A qui profite le crime ?"
Si Thierry Granturco et Eric Lelièvre, vice-président du directoire de la SASP FCR 1899, peinent encore à identifier clairement toutes les raisons du naufrage, ils reconnaissent qu'ils ont vu pointer la tempête dès septembre 2012. "Dès les prémices de l'audit, nous avons compris que les comptes étaient viciés, qu'on devrait mener un jour une action au pénal, que la DNCG nous tomberait dessus... Tout cela, nous l'avions anticipé", lâche M. Granturco. "Nous avons toujours eu une communication mesurée, sans agressivité. Je peux vous dire que cela va changer". En ligne de mire : la précédente présidence de la SASP, "ceux qui nous ont mis dans cette situation". Le "trou" de 1,8 million d'euros découverts en cours de saison a fait des ravages, selon MM. Granturco et Lelièvre. Le message est passé.
"Cet échec va servir au futur grand club d'agglomération", glisse Thierry Granturco, qui a annoncé son retrait provisoire du monde du football. "J'imagine mal que ce club ne naisse pas". "A qui profite le crime ? Nous allons bien le voir", lance de son côté, dépité, Eric Lelièvre.
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