Cela faisait quelques mois qu’il était en France, sans emploi. Son épouse, enceinte, était en congé maternité. Et, suite à des difficultés administratives, le couple se retrouvait en bien mauvaise situation. Le mari s’en était ouvert à un ami qui l’avait mis en relation avec un compatriote roumain. Ce dernier lui proposa une escroquerie au moyen de cartes American Express réencodées. Il lui en donna deux. Le jeune homme les testa. En vain. Son fournisseur les réencoda : l’apprenti arnaqueur parvint à ses fins en décembre 2012.
Durant un mois, il écuma les magasins du département, de Rouen jusqu’au Havre, en passant par Fécamp, Gruchet le Valasse et Barentin. Il acheta le nécessaire, nourriture, essence, comme le superflu avec une préférence pour les parfums et le matériel Hi-Fi. Montant de la facture : pas loin de 22 000 €. De nombreux objets, acquis ainsi, furent revendus pour un total de 6 500 €.
La société American Express porta plainte. Les services de police étudièrent les vidéos surveillance des magasins dans lesquels l’homme était passé. Car, ce dernier avait été dans sa persévérance délictuelle, d’une grande naïveté. Il s’était servi des cartes réencodées dans les stations-services pour faire le plein d’une voiture qui appartenait à la mère de sa compagne. En outre, il avait laissé à la demande des commerçants les références de ses papiers d’identité !
Le 17 juillet, il comparaissait devant le tribunal correctionnel de Rouen :
“Cela allait-il continuer encore longtemps, a demandé le juge.
- Non. Ma carte ne marchait plus !
- Vous rendez-vous compte de l’importance des achats ?
- Oui.
- C’est presque deux ans de salaire pour quelqu’un qui gagne au SMIC.”
Le prévenu a été condamné à 18 mois de prison avec sursis. Il devra indemniser la partie civile.
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