Autant de sentinelles surveillant le fleuve, autant de témoins de la richesse historique des lieux. Même si tous ne sont pas ouverts au public.
Lieux stratégiques
Pour les Seigneurs du Moyen-âge, la Seine était à la fois une richesse et une menace. C’est sur ses flots qu’étaient acheminées les marchandises, c’est aussi sur ses flots que survenait l’ennemi. Aussi, un maillage défensif a-t-il été conçu dans les boucles du fleuve. Le château de Robert le Diable, sur les hauteurs de Moulineaux, est un bel exemple de construction fortifiée. Edifié sur ordre de Richard Cœur de Lion, il veillait à la sécurité de Rouen, complétant aussi un système défensif qui regroupait les Andelys, Radepont et Orival, avec plus en amont, plantée au sommet de l’éperon rocheux, l’imposante forteresse de Château Gaillard. Elle aussi fut érigée sur ordre de Richard Cœur de Lion, qui entendait protéger ses terres des armées de Philippe-Auguste, son grand rival roi de France.
Plus en aval, on retrouve le château de Vatteville-la-Rue, dont il ne reste que quelques ruines. Et non loin, à Lillebonne, un autre château imposait sa présence. Guillaume le Conquérant y avait installé sa cour. L’histoire raconte que c’est là, entre ces murs, qu’il aurait pris le décision d’envahir l’Angleterre. Le château avait ensuite été reconstruit et fortifié par Philippe-Auguste. Le roi espérait se protéger de l’envahisseur anglais. A quelques kilomètres de là, le château de Tancarville surplombe la Seine. Au fil des siècles, les propriétaires ont ajouté leur pierre à l’édifice militaire. La tour carrée du XIIe se vit augmenter d’une porte fortifiée au XIIIe, agrémentée d’une barbacane et d’un donjon. Enfin, tout près de la mer, le château d’Orcher, juché sur une falaise de 90 mètres, veillait sur l’estuaire de la Seine.
Demeures de plaisance
Au fil des siècles, les édifices ont troqué leur architecture massive pour se métamorphoser en lieu de plaisance. Au château du Taillis, à Duclair, le somptueux château du XVIe et XVIIe, a totalement remplacé le manoir fortifié qui protégeait les lieux. Avec ses hautes fenêtres et ses pierres sculptées, le château d’Etelan, à l’est de Notre-Dame-de-Gravenchon, est le type même d’une construction Renaissance conçue avant tout pour être agréable à vivre et non plus pour la défense. Celui de Bardouville, magnifique construction du XVIIe siècle, ne garde de sa période défensive que quelques grosses pierres affleurant au sol. C’est également au XVIIe que fut construit le château de la Rivière Bourdet à Quevillon. Baptisé le “petit Versailles Normand”, il était la propriété de Monsieur de Bernières, premier président du Parlement de Normandie. Deux siècles plus tard, les riches industriels se firent construire des châteaux à la campagne, copiant ainsi la noblesse d’ancien régime. Ainsi, la famille Legrand, propriétaire de la Bénédictine, se fit construire le château de Villequier.
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