Comme tout Provençal qui se respecte, Daniel Auteuil aime Marcel Pagnol et ses personnages pittoresques. C'est, d'ailleurs, celui d'Ugolin, dans le "Jean de Florette" de Claude Berri, qui lui a permis d'occuper une place de choix dans le cinéma français.
Après "La fille du puisatier", il s'attaque à l'œuvre majeure de l'écrivain, "Marius" et "Fanny", qui sortent la même semaine et dont il a écrit l'adaptation. Si "Marius" déçoit un peu, en raison d'une reconstitution de l'époque assez artificielle, "Fanny" est une grande réussite. Plus émouvant, davantage centré sur le drame vécu par l'héroïne, et faisant la part belle aux superbes dialogues de Pagnol, ce second film est magnifique. Les comédiens donnent là le meilleur d'eux-mêmes, en particulier Daniel Auteuil, qui semble plus à l'aise dans l'émotion que dans la galéjade.
Victoire Bélézy est une charmante jeune première - plus séduisante et délicate qu'Orane Demazis -, tandis que Raphaël Personnaz, qui s'est un peu fait la tête de Pierre Fresnay, est un amoureux très crédible. Plus tragique que "Marius", "Fanny" est également beaucoup plus profond et, même si certains aspects - la fille déshonorée dont la honte rejaillit sur toute sa famille - semblent un peu désuets, ils permettent de mettre en valeur de magnifiques qualités humaines.
Marie-Christine d'André
Comédies dramatiques françaises. De Daniel Auteuil, d'après Marcel Pagnol, avec Daniel Auteuil (César), Victoire Bélézy (Fanny), Raphaël Personnaz (Marius), Jean-Pierre Darroussin (Panisse), Marie-Anne Chazel (Honorine), Daniel Russo (Escartefigue) (1 h 33) (1 h 42).
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