Une trentaine de policiers ont pris d'assaut la gare de Caen, en uniforme ou en civil, avec le renfort de la Brigade anti-criminalité, de la Sûreté départementale et d'une section d'intervention. "Nous pouvons intervenir à tout moment dans ce quartier", avertissent les forces de l'ordre dont l'un des agents tient néanmoins à préciser "que le secteur est plutôt calme dans son ensemble".
Comme dans l'environnement de toutes les gares de France, les commerçants et riverains sont exaspérés de voir la vente de stupéfiants se banaliser. Elle devrait cependant ralentir avec l'arrivée des vacances et la baisse de fréquentaion de lycéens et de étudiants.
Des façades qui évoquent la guerre
A quelques pas de là, dans la rue d'Auge, d'autres cas de délinquance ont également émaillé ces dernières semaines. Sept voitures ont été incendiées. Le ou les auteurs courent toujours, bien qu'une personne ait été prise en flagrant délit. "Nous avons dû attendre des semaines avant que La Caennaise (le bailleur de logements sociaux) ne vienne remettre une ampoule sur le parking pour l'éclairer", se plaint Jean-Luc Boudin, un résident. "La nuit, c'est un véritable trou noir et je peux vous dire qu'il s'y passe des trucs pas nets."
Dans cette "cité" à 250 mètres à vol d'oiseau du fastueux nouveau quartier des Rives de l'Orne inauguré il y a quelques semaines, le décor contraste singulièrement. Les façades des immeubles situés aux 192, 194 et 196 évoquent des scènes de guerre, tant elles sont en piteux état. "Il nous a fallu les purger afin qu'aucun bloc de pierre ne tombe et ne blesse quelqu'un", explique Dominique Liaigre, directrice de La Caennaise.
Un projet de déconstruction
Une étude est en cours pour définir l'aménagement d'un ensemble immobilier d'envergure qui viendra remplacer les 66 logements actuels. Un projet de démolition-reconstruction de 120 logements est dans les cartons, La Caennaise attendant la validation du prochain Plan local d'urbanisme (PLU) pour connaître le genre de bâtiments qui pourront sortir de terre.
L'adoption du PLU devrait permettre d'adopter un autre projet à proximité. "Nous pourrons densifier la place de la Demi-Lune, au niveau de l'ancienne station service, expose le maire-adjoint à l'urbanisme, Xavier Le Coutour. Le site est d'autant plus intéressant qu'il permet de construire en hauteur, aucune maison ne se trouvant à proximité".
Pour Patrick Dubost, un riverain qui dénonce le manque d'entretien de la voirie, "l'argent qu'il va désormais falloir mettre dans l'entretien des Rives de l'Orne, est de l'argent en moins pour le reste du secteur". Il évoque avec regret l'époque où il est venu habiter dans le quartier. "En 1985, la rue d'Auge comptait trois bouchers et trois boulangers", se rappelle-t-il. Et la situation semble loin de s'arranger : "Ce qui me surprend depuis un an que je suis installée ici avec mon mari, c'est que nous avons beaucoup de clients qui nous demandent des cartons pour déménager", s'inquiète une commerçante du quartier. En levant les yeux, le nombre de panneaux "à louer" ou "à vendre" accrochés aux balcons des immeubles confirment malheureusement cette tendance.
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