Le procès de l'ex-éleveur, 66 ans, s'est tenu ce vendredi matin 21 juin devant le tribunal de Police d'Argentan, bien que les parties civiles aient plaidé pour sa requalification en correctionnelle.
Le tribunal a essayé de comprendre comment celui-ci avait pu en arriver à une telle situation, malgré les multiples mises en garde des services vétérinaires : première mise en demeure le 22 juin 2012, puis contrôle 1 mois plus tard, puis le 29 août, puis le 9 novembre avec mise en demeure de régulariser la situation sous 2 mois.
Sous-alimentatés
Les services signalent une sous-alimentation des chevaux, des animaux blessés, un registre d'élevage d'abord inexistant, puis pas à jour. Lors de l'ultime contrôle, le 5 février dernier, la situation a encore empiré. Le 20 mars, les animaux sont saisis.
"Vous n'avez plus la capacité d'élever des chevaux", tempête la présidente. "Je le sais", répond l'accusé, presque penaud, visiblement débordé par l'ampleur de sa négligence. Il explique ses difficultés physiques à s'occuper seul d'autant d'animaux, l'impossibilité de les vendre, sa résolution à ne pas les faire euthanasier.
Fondation Brigitte Bardot, la SPA, et 30 millions d'amis, qui sont parties civiles, demandent à ce que les chevaux saisis ne lui soient pas rendus. Ils exigent aussi de l'argent au titre du préjudice. Elles parlent de "déni de réalité".
La compagne tente de mettre fin à ses jours
La défense explique les 40 ans de métiers de l'éleveur sans le moindre problème, le refus de celui-ci d'euthanasier ses vieux chevaux, et dénonce "les associations dites protrectrices des animaux qui ne les ont pas protégés lorsque ceux-ci en avaient besoin, mais qui réclame aujourd'hui des dommages et intérêts" Maitre Bertrand Deniaud:
Maltraitance sur 47 chevaux dans l'Orne : délibéré en septembre
La compagne de l'ex-éleveur, qui ne supportait plus la pression autour de cette affaire, a en effet tenté de mettre fin à ses jours.
La procureur de la République a requis la condamnation du sexagénaire, et l'interdiction de détenir des animaux. La décision a été mise en délibéré au 20 septembre, à moins d'un renvoi en correctionnelle.
(L'avocate de la partie civile n'a pas souhaité s'exprimer à notre micro)
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