"Je n’en peux plus de ces discussions, de ces hurlements par dessus le mur, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit", témoigne une locataire d’un immeuble tout proche. Régulièrement, des proches ou des "amis", complices de l’extérieur, viennent "dialoguer" avec un détenu. Parfois les discussions semblent s’éterniser.
Le trafic continue
"Pas plus tard que le lundi 10 juin, nous avons interpellé un homme qui parachutait du cannabis et de l’alcool à un ami en détention", indique un policier avant d’ajouter : "la configuration de la maison d’arrêt de Caen se prête à ce genre de pratique, parce qu’elle se trouve en milieu urbain et que des logements ont été construits à quelques dizaines de mètres des murs".
Pratique illégale
Les parloirs sauvages permettent aux proches des détenus privés de visites ou à des connaissances ne pouvant rencontrer la personne emprisonnée, d’échanger sur n’importe quel sujet, "de la simple discussion sur l’actualité, à des échanges tournant autour de trafics ou des provocations à coups d’insultes", indique Yannick, un riverain.
Ces parloirs sauvages constituent également un vrai problème pour les gardiens et affectent leur quotidien. Il arrive que le passé de certains détenus soit dévoilé au grand jour, alors qu’ils souhaitaient se faire discrets pour éviter d’éventuelles représailles. "Il faut savoir que cette pratique est illégale aussi bien pour la personne qui se trouve à l’intérieur que pour celle qui est à l’extérieur", rappelle le directeur de la prison de Caen, Gérard Marchand. "Elle représente aussi un danger pour le détenu car le bruit généré peut couvrir un appel au secours".
La pratique du parloir sauvage est condamnable par la justice à hauteur d’un an de prison et de 15 000 € d’amende.
Audio > Gérard Marchand
Les parloirs sauvages de Caen irritent les riverains
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