Quand parlez-vous de surmortalité ?
"On parle de surmortalité dès lors que plus de 30% des naissains d’huîtres meurent. Sur certaines périodes de l’année, on a atteint 80 à 90% de mortalité en 2008 et 2009. L’an passé, elle représentait autour de 60%. La Basse-Normandie se situe dans la moyenne nationale".
Quelle est la situation actuelle dans le Calvados ?
"Il existe deux sites de production sur nos côtes, à Meuvaines, près d’Asnelles, et à Isigny, dans la Baie des Veys. On en dénombre aussi dans la Manche, autour de Saint-Vaast-la-Hougue, fermaville, et bien sûr, dans les secteurs de Blainville, Gouville, Pirou, Portbail ou Barneville. Nous ne constatons pas encore de surmortalité en Normandie cette année".
Quelles sont les périodes à risque ?
"La surmortalité se manifeste souvent sur la période estivale. On la constate dès la fin du mois de mai et début juin, et surtout en juillet et en août. Dans le milieu naturel, les bébés-huîtres sont fécondés en été. Mais s’ils sont produits en écloserie, il peut y avoir un apport constant. Depuis deux ans, nous constatons que le taux de surmortalité est en baisse".
Comment l’expliquer ?
"On ne le peut pas encore. Mais nous espérons que les animaux acquièrent une résistance face au virus qui les touche, l’OSHV1. Ce virus est connu depuis 1972 et nous l’avons vu apparaître en France en 1990. Mais à partir de 2004, nous nous sommes aperçu qu’il ne s’agissait plus du virus de référence, mais d’un variant".
Sur quoi vos recherches portent-elles ?
"Nous essayons de comprendre quel est le mécanisme d’infectiosité. Nous cherchons aussi à savoir s’il y a des facteurs environnementaux qui s’ajouteraient au virus, pour expliquer la surmortalité, comme une élévation des températures, un choc thermique, un manque d’oxygénation... L’objectif, c’est de travailler sur l’amélioration des pratiques culturales, en donnant des conseils aux ostréiculteurs pour limiter la propagation du virus, comme par exemple ne pas importer des naissains durant certaines périodes".
Quels sont vos premières conclusions ?
"Il était acquis que le virus n’était virulent que dans des eaux à 19°. Or, elles atteignent rarement cette température en Normandie. Nous nous orientons vers l’hypothèse du choc thermique, lors d’un changement rapide de température."
Cette surmortalité est-elle inquiétante pour le consommateur ?
"Pas du tout. Ce virus ne représente aucun danger pour les consommateurs".
Une vie, 4 dates
1998. Arrivée au laboratoire Franck Duncombe
2003. Docteur au laboratoire en virologie, notamment des coquillages
2006. Chef de service en recherche et développement (micro-biologie)
2008. Se penche sur la surmortalité des huîtres
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