Quel enseignement tirez-vous de vos observations ?
Le nombre de consommateurs augmente, surtout en ce qui concerne le cannabis. Mais ce qui est alarmant, c'est la banalisation des drogues, en général.
Le cannabis représente-t-il la principale menace chez les jeunes dans la région ?
Près de 48% des Bas-Normands de moins de 18 ans affirment avoir déjà essayé le cannabis quand la moyenne nationale est de 42%. Ce chiffre est révélateur d'un phénomène de masse, en Basse Normandie comme ailleurs. Disons que les jeunes bas-normands apparaissent plus vulnérables. Et la situation est la même en ce qui concerne l'alcool.
L'héroïne est une drogue de plus en plus présente. À quoi doit-on cette situation ?
Le cas de l'héroïne est assez nouveau. Son image a changé depuis que sa consommation par le nez s'est généralisée. Les seringues véhiculaient une mauvaise image. De nos jours, l'héroïne n'est plus uniquement considérée comme la drogue des toxicomanes.
Qu'est-ce qu'ont engendré ces changements de consommation ?
Tout simplement plus de dépendance. Depuis deux ans, notre service a ouvert ses portes aux personnes toxicomanes car elles sont de plus en plus nombreuses. Aujourd'hui, elles représentent près de 15% des prises en charge.
Quels sont les drogues qui entraînent la plus forte dépendance ?
On connaît les différences entre drogues dures et drogues douces. La classification existe bien, mais à ce sujet, toutes les drogues représentent un risque. En ces temps de banalisation des expérimentations en matière de stupéfiants, nous nous rendons compte que les dépendances sont très générales et de plus en plus nombreuses. C'est à dire que les personnes qui commencent par consommer un type de drogue vont rapidement en essayer une autre, ce qui fait qu'elles deviennent dépendantes à plusieurs substances en même temps.
Y-a-t-il un accroissement des risques importants en matière de santé publique ?
Pour nous, c'est évident. Quand nous observons les moins de 25 ans aujourd'hui, nous nous persuadons vite que nous serons confrontés d'ici peu aurons à de graves problèmes. Si rien n'est fait en matière de prévention et d'éducation, les dégâts seront nombreux, particulièrement en Basse-Normandie.
Une vie, six dates
1961 Naissance à Caen.
1989 Doctorat en médecine.
1995 Spécialiste des dépendances en médecine.
2006 Chercheur à l'INSERM (Institut national du soin et de la recherche médicale) en alcoologie.
2009 Chef du service d'addictologie au CHU de Caen.
2010 Responsable de l'enseignement de l'addictologie en Basse-Normandie.
Le nombre de consommateurs augmente, surtout en ce qui concerne le cannabis. Mais ce qui est alarmant, c'est la banalisation des drogues, en général.
Le cannabis représente-t-il la principale menace chez les jeunes dans la région ?
Près de 48% des Bas-Normands de moins de 18 ans affirment avoir déjà essayé le cannabis quand la moyenne nationale est de 42%. Ce chiffre est révélateur d'un phénomène de masse, en Basse Normandie comme ailleurs. Disons que les jeunes bas-normands apparaissent plus vulnérables. Et la situation est la même en ce qui concerne l'alcool.
L'héroïne est une drogue de plus en plus présente. À quoi doit-on cette situation ?
Le cas de l'héroïne est assez nouveau. Son image a changé depuis que sa consommation par le nez s'est généralisée. Les seringues véhiculaient une mauvaise image. De nos jours, l'héroïne n'est plus uniquement considérée comme la drogue des toxicomanes.
Qu'est-ce qu'ont engendré ces changements de consommation ?
Tout simplement plus de dépendance. Depuis deux ans, notre service a ouvert ses portes aux personnes toxicomanes car elles sont de plus en plus nombreuses. Aujourd'hui, elles représentent près de 15% des prises en charge.
Quels sont les drogues qui entraînent la plus forte dépendance ?
On connaît les différences entre drogues dures et drogues douces. La classification existe bien, mais à ce sujet, toutes les drogues représentent un risque. En ces temps de banalisation des expérimentations en matière de stupéfiants, nous nous rendons compte que les dépendances sont très générales et de plus en plus nombreuses. C'est à dire que les personnes qui commencent par consommer un type de drogue vont rapidement en essayer une autre, ce qui fait qu'elles deviennent dépendantes à plusieurs substances en même temps.
Y-a-t-il un accroissement des risques importants en matière de santé publique ?
Pour nous, c'est évident. Quand nous observons les moins de 25 ans aujourd'hui, nous nous persuadons vite que nous serons confrontés d'ici peu aurons à de graves problèmes. Si rien n'est fait en matière de prévention et d'éducation, les dégâts seront nombreux, particulièrement en Basse-Normandie.
Une vie, six dates
1961 Naissance à Caen.
1989 Doctorat en médecine.
1995 Spécialiste des dépendances en médecine.
2006 Chercheur à l'INSERM (Institut national du soin et de la recherche médicale) en alcoologie.
2009 Chef du service d'addictologie au CHU de Caen.
2010 Responsable de l'enseignement de l'addictologie en Basse-Normandie.
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