A 7 heures, on le retrouve dans sa boucherie de la rue Armand Carrel, à Rouen, en train de trancher la viande et préparer l'étalage. A midi, le revoilà dans le Pays de Caux pour nourrir ses bêtes puis retour à Rouen jusqu'à 20 heures. A la nuit tombante, il chausse à nouveau ses bottes et va bichonner ses quelque cinquante vaches. "Il faut être cinglé pour faire ça", lâche le quinquagénaire, dans son tablier rayé, au milieu de dizaines de médailles, de photos de ses "beautés" et même un veau empaillé.
"La boucle est bouclée"
On l'ignore, mais Didier Avenel fait partie d'une espèce en voie d'extinction, celle des bouchers-herbagers. Il vend la viande issue de son élevage. Côté traçabilité, les clients savent à quoi s'en tenir. Dans ses prairies, paissent des bêtes de races normande et blanc bleu.
"J'ai une passion pour la race normande, ses qualités gustatives, son petit goût persillé", lâche-t-il. Une passion débordante transmise à sa fille, Cristal, 17 ans. La semaine dernière, au concours national de race blanc bleu de Steenvoorde, dans le Nord, les Avenel père et fille ont obtenu un premier et troisième prix. Deux trophées de plus après une année parfaite dans la catégorie race normande : les prix de championnat et de la meilleure bête aux concours de Cany, Yvetot et Forges-les-Eaux.
"Rentré chez moi après une grosse journée de travail, j'enfile mes bottes, je pars à l'étable et c'est comme ça que je me détends. C'est le remède", confie Didier Avenel. "La bête, on la cajole à la ferme puis on la retravaillera un jour devant le client". Toujours avec amour. La boucle est bouclée.
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