Les Rouennais découvriront alors ce qui est présenté comme la première réalisation (ou la deuxième si l'on compte la salle de musiques actuelles du 106) de l'éco-quartier Flaubert. Une promenade dans un paysage remodelé, boisé, et sur des quais repavés. L'ancienne île au charbon, recouverte de terre, donnera l'illusion d'une nature retrouvée.
Coût du chantier : 11 millions d'euros. Une sacrée somme, certes, mais un amuse-bouche face au gros du morceau, ces quelques 90 hectares à aménager pour faire naître le futur grand et innovant quartier de la rive gauche de Rouen, avec ses 5 000 habitants attendus. Premiers coups de pioche : en 2015-2016, le long de l'avenue Rondeaux.
Pollution des sols
D'ici là, en coulisses, la Communauté d'agglomération doit lever les embûches semées en travers de la route d'une opération titanesque. La pollution des sols, d'abord, a mobilisé ses services ces derniers mois. "Finalement, d'après nos premières estimations, la dépollution devrait coûter entre 7 et 10 millions d'euros, ce qui est peu au vu de la superficie", se réjouit Bernard Jeanne (photo), en charge de l'aménagement de l'écoquartier au sein de la Crea. Celui-ci aura la particularité d'être bordé par un fleuve, traversé par des faisceaux de triage de la SNCF et un mini-viaduc reliant le Pont Flaubert à la 4 voies Sud III. Le financement, longtemps en suspens, semble aujourd'hui réglé. L'Etat s'est engagé à assumer 50 % du coût d'une opération qui représente un coût de 200 millions d'euros !
C'est un tout autre grain de sable qui est venu faire grincer depuis janvier la mécanique du projet. L'épisode Lubrizol a en effet rappelé à la population l'épée de Damoclès que représentent les nombreuses usines de l'agglomération classées Seveso... dont certaines se situent à quelques centaines de mètres à vol d'oiseau du futur éco-quartier. "L'incident a conforté notre réflexion, tempère Bernard Jeanne. Car si on ne construit pas dans cette zone, on arrête de construire tout court. En plus, l'éco-quartier n'est pas impacté par les périmètres de sécurité imposés dans le cadre des sites dangereux". Par ailleurs, l'habitat se concentrera à l'est et les immeubles de bureaux et autres activités économiques plus à l'ouest, vers les usines, vers le "danger".
Quoi qu'il en soit, avec ceux de Nantes, Bordeaux ou Lyon, ce projet demeure l'un des plus ambitieux actuellement menés en France. "C'est l'équivalent du centre-ville de Rouen", rappelle Bernard Jeanne. Il disposera de "sa" ligne de transports en commun qui reliera notamment la future gare Saint-Sever, de ses équipements publics, de ses espaces verts et même d'un canal. Le tout avec "vue" sur la Seine et un accès sur "l'une des plus grandes promenades urbaines de France" : à savoir la presqu'île Rollet et les quais bas jusqu'à l'île Lacroix. Dans les années 2030, la rive gauche aura pris sa revanche.
Repères
Réunions Du 15 mai au 15 juin prochain se tient la concertation publique. Tout le monde peut s'exprimer. Prochain rendez-vous : le 28 mai à l'Astrolabe, à Petit-Quevilly, de 18 h à 20 h.
En chiffres Le futur quartier comptera environ 400 000 m2 de surface de planchers, dont 150 000
de bureaux, et près de 2 800 logements. Cinq mille personnes devraient y vivre et 4 000 travailler.
Trame Une trame "verte et bleue", végétale et aquatique, traversera l'éco-quartier de la Seine vers Petit-Quevilly, ville dans laquelle se situe la partie sud-ouest de la zone à aménager.
Crea La communauté d'agglo va réaménager le hangar 108 pour en faire début 2017 son futur siège administratif, en bordure de Seine et du quartier Flaubert. Le centre de gravité de la Crea s'oriente au sud...
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.