En ce matin brumeux, la tête d'une femelle cigogne émerge d'un nid touffu fiché en haut d'un tronc d'arbre. Elle scrute les alentours tout en couvant ses œufs. Au sol, le mâle avance à grandes et élégantes enjambées dans la terre gorgée d'eau. Nous sommes dans le marais du Trait, à l'ouest de Rouen, une zone protégée coincée entre la Seine, la ville, l'emplacement de l'ancienne raffinerie et l'usine de flexibles.
Couple fidèle
C'est ici, au cœur du Parc naturel régional des Boucles de la Seine, que la Crea protège et valorise ce "réservoir de biodiversité", selon les mots de Vincent Targosz, chargé de veiller sur le marais. Signe de la bonne santé naturelle des lieux : les cigognes sont de retour. Un couple y a élu domicile sur l'une des trois plateformes aménagées par l'homme. En 2012, trois cigogneaux ont ainsi vu le jour. Un ou plusieurs autres devraient naître cette année. "On note une progression de la population de cigognes en France, et la Haute-Normandie fait partie des territoires en progression", explique Géraud Ranvier, ethnologue au Parc régional, avec qui la Crea a signé un partenariat pour son "plan de gestion conservatoire des habitats et des espèces" mené au Trait. Soixante-dix couples du grand oiseau blanc ont choisi la vallée de la Seine pour y vivre la moitié de l'année, "alors que les cigognes étaient très rares il y a 200 ans". Les actions de protection portent leurs fruits.
Au Trait, de nombreuses espèces animales et végétales se côtoient, "des insectes aux chauves-souris en passant par les lichens", détaille Vincent Targosz. Des vaches écossaises et des chevaux camarguais y ont été introduits pour éviter le boisement de cette zone humide classée Natura 2000. Parfois, l'homme est le meilleur ami de la nature.
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