Vous étiez à Caen jeudi 18 avril à l'occasion du 32e congrès départemental de votre syndicat. Il s'agissait de votre première visite "officielle". Qu'avez-vous ressenti ?
"Cela m'a permis de revoir des camarades avec qui j'ai milité pendant près de trente ans, dans ce département mais aussi dans cette région. Je jouais à domicile. Vous savez, le regard des gens peut changer sur vous mais votre regard sur les gens, lui, ne changent pas".
Imaginiez-vous avoir un jour une telle responsabilité ?
"Pas du tout... J'étais heureux quand on m'a confié la responsabilité départementale de la CGT. Comme à l'ééchelon régional. J'ai été fier quand Bernard Thibault m'a désigné pour représenter le syndicat au Conseil économique et social national à Paris. Puis un 11 septembre, quand ce dernier m'a proposé de prendre sa suite. Ma candidature permettait de rassembler l'ensemble des organisations. Chez nous, le rassemblement, c'est une valeur essentielle. C'est exaltant même si votre vie change du jour au lendemain".
Comment vivez-vous cette pression au quotidien ?
"Je vis toujours à Cabourg. J'essaie d'y passer une ou deux journées par semaine. Les conditions de sécurité m'imposent toutefois de m'installer à Paris. Ce qui change, c'est qu'on n'a plus le droit d'être seul. On est tout le temps accompagné... Des gens veillent à ma protection. Ce n'est pas un choix personnel. C'est obligatoire. Mes journées se gèrent à la minute près. je n'aiplus le droit de conduire... Cela change la vie. Il faut l'accepter. Cela fait partie des contraintes de la mission. Et j'essaie de rester accessible au plus grand nombre. De rester à l'écoute".
Des anciens de Moulinex vous ont reproché de privilégier vos intérêts personnels...
"Quand un homme sort du lot, les autres regardent. Une partie d'entre eux disent, c'est bien. Une autre dit : 'Il a joué sa carrière au détriment de l'avenir des Moulinex'. Pourtant, quand j'étais au sein de l'entreprise, personne ne trouvait à redire sur mon activité... J'étais celui qui avait le plus de voix aux élections. Je crois que ce qu'on me reproche, c'est d'avoir, à 40 ans, voulu tourner la page rapidement. Je n'aurai spas supporter de retourner à l'usine tous les jeudis comme le font certains depuis maintenant onze ans".
Bernard Thibault est resté quatorze ans à la tête de la CGT. Et vous ?
"Il avait 40 ans quand il a été élu secrétaire général. J'ai 53 ans. Je m'inscris dans sa ligne mais j'aspire aussi à ne pas partir en retraite trop tard. J'ai commencé à travailler à l'âge de 17 ans".
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