Comme chaque jour, Thierry est dans la rue, à peindre. Il dessine à proximité du cinéma Lux à Caen, lorsqu'un enfant vient le trouver en lui expliquant qu'avec ses frères, ils chassent ses cercles. "Ils m'ont dit que le dimanche, il leur arrive de partir chacun avec un appareil photo, à celui qui en ramène le plus", conte cet artiste de 38 ans.
Un virus plutôt bien accueilli
Car depuis six ans qu'il les peint, ses cercles font désormais partie du paysage. Natif de Flers et ancien élève des Beaux-Arts à Caen, il rêve de recouvrir la ville, un peu à l'image d'une épidémie qui se propage. "Je suis un grand marcheur, et je m'arrête de temps à autre pour peindre pendant un quart d'heure, avant de poursuivre quelques mètres plus loin". Il repasse les jours suivants pour faire gonfler le virus, à l'image d'une maladie en pleine expansion: expression métaphorique des maux auxquels sa génération est confrontée.
Tout a commencé dans son atelier à Mondeville. "Et une fois que j'ai eu tout recouvert, il a fallu que la propagation s'en prenne à la rue". Depuis, des élus s'intéressent à son travail et lui passent commande, comme lorsqu'il a décoré la digue d'Hermanville sur un kilomètre, ou a recouvert un immeuble de la résidence du Parc à Mondeville. Sans oublier certains organisateurs d'événements qui font appel à lui, comme lors du festival de musique de Beauregard, ou pour Nordik Impakt.
"Cette forme d'expression m'a sauvé de la solitude dans laquelle je m'étais enfoncé", avoue-t-il. Les passants sont nombreux à l'interpeller quand il peint. Des échangent s'instaurent. Et il en profite pour rappeler qu'il ne peint jamais sur les murs des particuliers. Sauf quand ceux-ci le lui demandent, ce qui est de plus en plus fréquent.
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