Malgré le vent frais du matin s'engouffrant entre les échafaudages, difficile de rester de marbre face à la finesse des pierres sculptées. Ce vendredi 19 avril, ces échafaudages, accrochés depuis des mois au portail central de la cathédrale, seront démontés. Les Rouennais redécouvriront alors la façade, rénovée, lumineuse, magistrale.
Depuis 2009, tailleurs de pierre et autres sculpteurs se sont succédé pour redonner un coup de jeune à l'un des plus beaux ensembles de l'extérieur de la cathédrale de Rouen. Une opération longue et méticuleuse, gourmande en main d'oeuvre et en savoir-faire.
Virtuoses de la pierre
C'est la Grande Rose, la galerie du "Viri Galilei" et le Grand gâble (1514-1522), superbe ensemble triangulaire dominant le portail central faisant face au parvis, que la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) a fait restaurer. Certains éléments, trop endommagés, ont dû être entièrement refaits à l'identique, grâce à la dextérité des maîtres de la pierre. Le résultat est splendide. Restera encore à s'atteler aux deux contreforts, dès la fin de cet été. Au total, l'opération aura coûté un peu plus de deux millions d'euros.
La dernière restauration de la travée centrale de la façade occidentale de l'édifice remonte à 1902. "Mais à l'époque, la pierre choisie était de mauvaise qualité. Elle s'est dégradée rapidement sous l'effet des conditions climatiques et de la pollution", explique Thierry Garret, qui travaille au côté de Pierre-André Lablaude, architecte en chef des monuments historiques. Cette fois-ci la pierre, issue également de la vallée de la Seine comme celle d'origine, a été sélectionnée grâce aux dernières technologies permettant d'en mesurer très précisément la qualité. "Ce qui devrait éviter de restaurer à nouveau tout cela dans cent ans", glisse Luc Logier, directeur régional des Affaires culturelles.
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