C'est d'abord Mabrouck Jomode Elie Getty, le jeune président libyen (34 ans) de la société Murzuq Oil, qui est sorti dépité du tribunal de commerce de Rouen. S'il se présentait lui-même comme le "favori" pour la reprise de la raffinerie, les juges n'ont pas partagé cet avis. "Nous avions les financements (500 millions d'euros), du pétrole et nous garantissions l'avenir pour les salariés. C'est ce qu'on nous demandait. Mais ils nous ont répondu que ce n'était pas suffisant. Je ne peux pas faire plus", a regretté Mabrouck Getty, qui a joué un rôle actif aux côtés des rebelles libyens durant la récente guerre. "Maintenant, je pars en Suisse, j'irai acheter une raffinerie là-bas, tant pis", a-t-il lâché, la mine déconfite.
Licenciements, reclassements
Une heure plus tard, c'était au tour des représentants de NetOil (Panama), le second candidat à la reprise, de sortir du tribunal, dans le silence, sans un mot à la presse. Eux n'ont plus n'ont pas convaincu. "Les deux sociétés n'ont pas été en mesure de lever des doutes qui subsistaient sur leurs offres", a confié plus tard Jean-Marie Valentin, l'avocat de l'intersyndicale. Encore une fois, c'est bien le financement et l'approvisionnement en brut qui étaient au coeur des débats. Pendant ce temps-là, dans la foule massée devant le tribunal, les salariés scandaient "Nationalisation ! Nationalisation !".
Les deux offres rejetées, la raffinerie va donc fermer. La direction de Petroplus et les salariés vont s'atteler à lancer le plan social préparé depuis des mois dans l'hypothèse d'une fermeture. "Il y aura des dispositifs de reclassement, de mobilité et des mesures d'âge", a assuré Philippe Billant, le directeur de la raffinerie. Parallèlement, un liquidateur est nommé. Il aura la charge de vendre certains actifs isolés du site et de rembourser au maximum les créanciers.
Le député Guillaume Bachelay, par ailleurs numéro 2 du PS, a quant à lui estimé qu'il fallait désormais travailler au "repositionnement industriel du site". Deviendra-t-il un dépôt ? Peut-il accueillir une nouvelle activité industrielle ? Quoi qu'il en soit, c'est surtout la question de la dépollution des sols, estimée par certains à plus de 150 millions d'euros, qui risque de faire débat dans les mois à venir.
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