Même si la Crea, propriétaire de l'ouvrage, a procédé du 7 au 10 mars a des travaux d'urgence, la situation est loin d'être réglée. Un bouchon de béton, coulé par erreur dans la source en août 2012 par la société choisie pour construire 175 logements à la place de l'ancienne Institution Rey, frappe plus que jamais la vie du quartier. Visible sur quatre mètres dans l'aqueduc, il se serait également répandu à plus de trente mètres autour. "Dans un deuxième temps, il faudra le retirer. La méthodologie s'avère un peu compliquée, mais pas impossible", explique Nicolas Vessier, directeur de l'assainissement à la Crea, qui tente d'agir au plus vite pour réparer la "boulette" du constructeur. Coût annoncé de l'intervention : 550 000 €.
Victimes collatérales ?
En attendant, les travaux d'urgence, autorisés par l'expert, ont consisté à libérer l'écoulement en retirant du béton et du limon en amont de l'aqueduc pour faire refluer l'eau en sens inverse. Et éviter ainsi qu'une partie continue à s'infiltrer dans le sous-sol. Selon les premières constatations, le bouchon de béton n'est qu'un des trois sinistres recensés. L'éboulement d'un puits (réparé depuis) et d'un parement sont également à déplorer. Pour autant, "on ne sait toujours pas clairement comment le béton a pénétré", précise Nicolas Vessier.
Aujourd'hui, les riverains, l'expert et les collectivités s'interrogent. L'incident de la source Gaalor est-il à l'origine des fissures découvertes sur la façade de l'Hôtel de Dieppe voisin, dans lequel 12 chambres ont dû être fermées par mesure de sécurité ?Officiellement, rien n'est encore prouvé. "C'est une hypothèse, oui", explique-t-on à la Crea. "Ce bâtiment, qui a 170 ans, ne s'est quand même pas affaissé par l'opération du Saint-Esprit", ironise de son côté Pierre Guéret, le propriétaire de l'hôtel. Son assureur est prêt à passer à l'action.
Par chance, l'ossature du bâtiment serait intacte. Seul l'enduit extérieur a craqué. "Notre activité n'est pas vraiment perturbée, mais l'arrivée de l'Armada complique la donne", indique Pierre Guéret. "Il faut déloger des clients, leur trouver un autre hôtel. On y passe un temps fou..." Pendant ce temps-là, en face, les ouvriers s'activent toujours sur le chantier. Comme si de rien n'était.
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