Ce matin là, à l'ouverture de l'agence Caen centre de Pôle Emploi, rue Fred Scamaroni, les demandeurs d'emploi sont rares. Il est 8h30 et calmement, une nouvelle journée se met en marche. Jeannine, 55 ans, s'apprête aujourd'hui à franchir un cap important de sa vie : s'inscrire à Pôle Emploi. Jusqu'à il y a encore cinq mois, cette caennaise travaillait dans la restauration. Puis, elle a été contrainte de s'arrêter. Je subissais un harcèlement sur mon lieu de travail. Une inaptitude médicale a été constatée par un médecin du travail, témoigne-t-elle douloureusement. Dans cette épreuve, Jeannine a tout de même une once de chance.
Accepter n'importe quel emploi
En effet, Jeannine est mariée et son époux a un emploi qui permet au couple de vivre dans des conditions acceptables. Si j'étais toute seule, ce serait dramatique, confie-t-elle. En inaptitude médicale, Jeannine touche 50% de son ancien salaire, soit 650 euros net. Je suis prête à accepter n'importe quel emploi pour gagner de quoi vivre.
Bruno, 46 ans et un an de chômage derrière lui, a épuisé ses droits. Il vient pour bénéficier de l'Allocation de solidarité spécifique (ASS), dont le montant est fixé à 15,14 € par jour. Malgré des recherches actives et sa capacité d'adaptation à différents environnements de travail, il n'a jusqu'à présent rien trouvé de mieux que des emplois intérimaires. Je fais des missions d'entretien d'espaces verts, d'agent d'entretien, d'agent de production... J'ai aussi travaillé dans la grande distribution, énumère-t-il.
Quelques minutes plus tard arrive François, 41 ans. J'étais éboueur sur Paris. J'ai connu une période de chômage d'un an. Maintenant, je fais une formation. Je suis payé à 50 % par Pôle Emploi et à 50 % par mon employeur. Je touche 1 000 euros à peu près. Sa formation se termine le 1er avril prochain, après quoi il lui restera à trouver un emploi durable, en Contrat à durée indéterminée (CDI) de préférence. Pour Séverine, 27 ans, la situation est différente. Cette maman de deux petites filles et enceinte de 6 mois et demi, a quitté le CDD qu'elle avait à cause d'ennuis dans sa grossesse. Elle était agent de service. Je gagnais un peu plus de 900 euros par mois, relate-t-elle. Mais à présent, le budget familial est plus serré. Sans travail, nous vivons à quatre avec les 980 euros de mon conjoint et les allocations. Notre loyer est de 300 euros. Une fois les charges payées, les factures et le crédit de la voiture, il nous reste 200 euros pour faire les courses. Djilali, 24 ans, n'a qu'un bac STT en poche et après avoir écumé les missions d'intérim, il souhaite aujourd'hui se recadrer dans un truc sérieux...
Jeannine, Bruno, François et les autres ont une histoire et un parcours uniques. Mais tous ont un point commun : dans cette terrible adversité, ils affrontent leur situation avec la plus grande dignité.
Nous sommes le reflet d'un marché
En Basse-Normandie, l'ensemble des offres d'emploi collectées en décembre 2009 par Pôle Emploi augmentent de +10,8% sur un an, soit 4 849 offres contre 4 377 en décembre 2008. Les offres d'emplois durables (plus de six mois) augmentent elles de +10,7%, soit 1 526 offres. Les offres d'emplois temporaires (entre un et six mois) augmentent de +10,2%, soit 2 060 offres et les offres d'emplois occasionnels (moins d'un mois) augmentent de +11,9%, soit 1 263 offres. Malgré ces augmentations, nombreux sont encore ceux à chercher un emploi durable. Nous sommes seulement le reflet d'un marché, souligne Laurent Kazmierczak, directeur de la communication pour Pôle Emploi en Basse-Normandie. Le nombre d'offres correspond à une réalité économique. Vient s'ajouter au mission d'interim, CDD et CDI, l'emploi saisonnier. Ce dernier sera à l'honneur le vendredi 26 mars prochain au Palais des Congrès lors d'une journée consacrée aux Jobs d'été.
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