TGV, Eurostar, Thalys suspendus, RER perturbés en Ile-de France au point que la SNCF a appelé les Franciliens à renoncer à se rendre à leur travail, routes et autoroutes coupées par des congères, naufragés de la route par milliers dans la nuit de lundi à mardi, en particulier dans la Manche, le Calvados et le Pas-de-Calais, des centaines de voitures patinant dans les grandes et petites agglomérations normandes et à leurs abords : la pagaille a atteint un niveau inusité.
Un avion de la compagnie Tunisair transportant 140 personnes a fait une sortie de piste à l'atterrissage à Orly, sans faire de blessés.
En Haute-Normandie, l'épisode a même été qualifié d'"historique" par les météorologues au vu de son ampleur locale.
Face à ces "intempéries exceptionnelles", le président François Hollande a fait savoir qu'il attendait que "soient mis en place des dispositifs exceptionnels", et le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a décidé d'activer la Cellule interministérielle de crise (CIC) de Beauvau.
A Saint-Brieuc (Côtes d'Armor), un corps a été découvert au pied d'un immeuble: un homme de 58 ans qui a vraisemblablement succombé au froid, selon les autorités. A Port en Bessin, dans le Calvados, une autre personne a été retrouvée morte dans la rue, au petit matin. La neige a sans doute aussi causé la mort à Port-en-Bessin (Calvados) d'une personne de 35 ans, qui "avait une fragilité", selon la préfecture locale.
27 départements sont classés en vigilance orange par Météo France, tandis que la Manche et le Calvados sont passés en vigilance rouge.
Dans ces deux départements, "10 à 20 cm supplémentaires étaient attendus ce mardi", selon Météo France. Au moins neuf toits de magasins se sont effondrés dans la Manche sous le poids de la neige, les hauteurs de neige allant jusqu'à 60 cm.
Le danger vient surtout du vent, qui va "engendrer des congères de plus en plus importantes".
En Picardie, tout près d'Amiens, la neige atteignait mardi matin 50 centimètres, avec des congères d'un mètre.
80.000 foyers, soit près de 200.000 personnes, étaient privés d'électricité mardi matin selon ERDF, dont 52.000 en Normandie, 24.500 en Bretagne, 3.500 en Picardie et 1.800 dans le Nord/Pas-de-Calais.
Sur toute la zone, la circulation restait très difficile mardi matin, avec de nombreuses autoroutes coupées tour à tour.
"Aucune autoroute n'est praticable" dans la Somme, selon la préfecture du département, alors qu'une neige abondante continuait de tomber mardi matin. Le Nord et l'Oise ont interdit la circulation des poids lourds sur l'ensemble du réseau routier, et l'Aisne partiellement.
Lundi soir, un accident sur l'A27 près de Lille a fait 14 blessés dont six pompiers.
Quelque 600 véhicules sont restés bloqués sur l'A16, près de Calais pendant plusieurs heures durant la nuit, tandis qu'en Manche, près de 725 naufragés de la route ont été hébergés dans des salles publiques.
Partout, les préfets recommandent aux usagers de rester chez eux.
Près de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), une femme enceinte a été secourue mardi matin alors qu'elle était coincée dans sa voiture depuis lundi après-midi. "J'étais tétanisée au volant, je ne pouvais plus avancer, mes jambes, mes mains. (...) Les congères, la route, quand on est enceinte, c'est stressant, sans nourriture, sans boisson, sans rien, c'est flippant", a raconté Marie-Lise au micro d'Europe 1.
A Paris et dans sa région, la situation était très compliquée sur le réseau ferroviaire et routier, outre les RER bloqués et les quais de gare bondés, un bus sur deux ne roulait pas. Même le métro, d'ordinaire plus épargné, a été touché, notamment les lignes extérieures jusqu'en milieu de matinée. Le fait que nombre de Parisiens soient en vacances a sans doute évité une situation plus complexe encore à la capitale.
Trois TGV étaient bloqués mardi matin à proximité de la gare TGV Haute-Picardie, entre Amiens et Saint-Quentin, à la suite d'importantes chutes de neige et de congères, a indiqué la direction régionale de la SNCF.
En Haute-Normandie, un TGV et un Corail transportant 600 passagers en tout ont été arrêtés depuis lundi soir par la SNCF qui redoutait que ces trains n'arrivent pas à destination, à Rouen et Bréauté-Beuzeville, a indiqué à l'AFP la SNCF qui leur a distribué des ravitaillements.
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