La brigade nationale d'enquêtes vétérinaires les a épinglés dans le cadre d'une enquête qui a débuté en 2009, et qui cible les vétérinaires et pharmaciens de toute la France, qui côtoient le monde hippique. Robert Tellier, vétérinaire enquêteur en chef, a fait le déplacement spécialement de Rungis, pour assister à l'audience.
C'est lui qui explique au tribunal : "le Ventipulmin est un anabolisant utilisé pour soigner les chevaux. Il est sur la 'liste 1' des substances vénéneuse. C'est un produit très surveillé, car il peut être détourné pour le dopage des chevaux, mais aussi des coureurs cyclistes, par les adeptes du culturisme, ou par certaines femmes qui veulent maigrir".
Paiement en liquide
Le Ventipulmin est un bronchiolitique dont le principe actif est le Clenbuterol, un béta-agoniste qui ne peut être délivré par un vétérinaire que sur ordonnance, et uniquement à un animal qu'il a examiné. Toute prescription doit être archivée 5 ans.
Le problème, à L'Aigle, c'est que sur 162 produits, il en manque 9, délivrés sans ordonnance, à des "clients de passage" qui pour 6 d'entre eux ont payé en liquide...
"L'affaire a pris des proportions importantes"
L'un des 4 vétérinaires est présent au tribunal. Il tente de justifier : "On a été plus négligents que trafiquants"... Chaque produit n'est en effet vendu que quelques dizaines d'euros. Le professionnel de la anté animale ajoute: "Cette histoire a pris des proportions très importantes, je n'en dors plus la nuit"...
Le Conseil supérieur de l'ordre des vétérinaires, représenté par un avocat spécialisé du Barreau de Paris, est partie civile dans cette affaire. De même que l'ordre des pharmaciens, qui demande des publications judiciaires, pour l'exemple. Chacun réclame 20.000 euros de dommages en argumentant sur l'honorabilité de la profession et la défense du diplôme de vétérinaire : "Etre trahi par les nôtres", c'est insupportable", plaide Me Dechezleprêtre.
Réquisitions importantes
La procureure de la République a requis 3 mois de prison avec sursis pour chacun des 4 vétérinaires, 2.000 euros d'amende chacun, et 10.000 euros pour leur société.
Le tribunal correctionnel d'Alençon a mis son jugement en délibéré au 4 avril prochain.
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