Première mise au point "Le médecin légiste n'est pas le médecin de la mort. Il est celui des violences, que les victimes soient vivantes ou décédées", rappelle le Professeur Proust, médecin légiste au CHU de Rouen. Ici, comme partout ailleurs, le service de médecine légale est partagé entre deux unités : le Centre d'accueil spécialisé pour les agressions (CASA) et l'Institut médico-légal (IML). Le Casa, créé en 2007, est né de la constation que les victimes devaient suivre un vrai parcours du combattant pour pouvoir porter plainte. Ils disposent désormais d'un lieu unique où s'organise la prise en charge globale, physique et psychologique.
Autopsies virtuelles
L'institut médico-légal a vu le jour en 1996, grâce au travail du Professeur Proust. A l'époque, la médecine légale faisait figure de parent pauvre de l'hôpital, étant à la frontière de la santé et de la justice. Car le travail de ses praticiens aide souvent à la résolutions d'enquête. "La médecine légale est un observatoire de la cité".
Ses violences cachées apparaissent souvent lors des autopsies, dans des salles installées dans un autre bâtiment. Et en matière d'examen de corps, le CHU de Rouen est à la pointe : il fait partie des deux ou trois établissements en France à pratiquer, à titre expérimental, l'autopsie virtuelle. "L'étude des corps au scanner permet de distinguer très nettement des détails sur les tissus durs, comme les os, ou encore des trajets de balles", détaille Isabelle Le Blanc, chirurgien et médecin légiste. L'autre avantage de cette technique est sa rapidité, l'examen ne demande qu'une minute.
Le service ne manque pas de travail. En 2011, il s'y est déroulé 130 autopsies chirurgicales, 130 virtuelles, ainsi que 242 examens de corps. Sans compter les "levées de corps", c'est-à-dire l'examen sur les lieux d'un décès, dans le cas d'enquêtes criminelles ou de mort suspecte. Il n'est donc pas rare qu'un médecin légiste puisse être appelé à la barre du tribunal pour livrer ses conclusions.
Si la médecine légale reste aujourd'hui encore marginale, elle attire de plus en plus d'étudiants. "La profession a été médiatisée", remarque le Professeur Proust qui précise : "On n'exerce pas cette profession par goût de la mort mais pour retrouver la main criminelle et protéger les innocents".
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