Comment avez-vous réagi en apprenant les deux agressions subies par des conducteurs de la ligne 10 ?
"En découvrant qu’il s’agissait de menaces par armes à feu, peu importe qu’elles soient factices ou non, je me suis dit qu’il fallait prendre ces faits très au sérieux. Les conducteurs s’en sont émus, à juste titre. Nous avons décidé tous ensemble d’arrêter le service sur la ligne. J’ai dit aux conducteurs qu’il n’y aurait pas de reprise tant que le danger ne serait pas écarté".
Les actes de délinquance sont-ils récurrents sur cette ligne ?
"Il existe malheureusement des faits de violence à l’égard de nos salariés. La part la plus importante de ces faits demeure les incivilités. De manière générale, sur l’ensemble de notre réseau, soit 47 millions de voyages par an, nous recensons environ 20 faits graves à l’encontre de nos salariés. Ce que nous constatons dans le quartier Grammont, c’est qu’à chaque période de vacances, les incivilités augmentent. C’est vrai aussi sur d’autres lignes, mais la 10 est plus exposée car c’est l’une des plus longues. Elle transporte deux millions de passagers par an".
Comment luttez-vous contre ces troubles ?
"Nous travaillons en étroite collaboration avec les forces de police au travers du Contrat local de sécurité (CLS) mis en place par la Crea. Nous leur avons demandé d’intervenir et ils l’ont fait très rapidement. Il existe une vraie proximité entre la TCAR et la police. La semaine dernière et cette semaine encore, les patrouilles policières sont renforcées et le Centre social Grammont joue un rôle de médiation auprès des habitants du quartier pour leur dire que cela ne peut plus durer. De notre côté, toutes nos équipes ont été mobilisées autour de la ligne 10, notamment les médiateurs".
Quel est la mission exacte de ces derniers ?
"Nos 31 médiateurs sont sur le terrain de 14 h jusqu’à la fin du service, Noctambus inclus. Ils tentent de désamorçer les tensions, éviter les incivilités et font la chasse au vandalisme. Lancé en 2004, ce "pôle médiation" porte ses fruits. Parallèlement, nous formons nos conducteurs et contrôleurs à la gestion des situations conflictuelles, pour mieux gérer leur stress et les contacts avec la clientèle."
Comment a évolué la situation ces dernières années ?
"Nous n’avons pas constaté d’aggravation. Il y a en moyenne un ou deux faits de violence par jour, mais nous transportons 200 000 passagers quotidiennement. Nous sommes très loin, heureusement, de ce qu’il se passe dans d’autres grandes agglos, notamment en Ile-de-France."
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Même, si je comprends le mécontentement des chauffeurs de bus, je trouve que sanctionner l'ensemble de la population qui travaille et paie ses impôts en larguant les usagers dans la nature (côte de la grand mare), c'est injuste... personnellement j'exerce aussi un métier difficile, en contact permanent avec de délinquants qui n'hésitent pas à tenter des pressions, insulter et proférer des menaces....
Alors, en sortant de ce travail en prise avec toute les difficultés sociétales, se retrouver largué dans la nature pour terminer la route de retour au domicile à pieds, c'est difficilement tolérable... comme ci nous étions tous des délinquants parce que nous n'avons pas les moyens d'habiter ailleurs que sur les hauts de Rouen. Nous sommes déjà tellement pénalisés par des impôts locaux importants qui ne tiennent pas compte de cet environnement peu enviable, par les incivilités de certains résidents de ces quartier,par les risques auxquels ils nous exposent en permanence, par des conditions de transport à la limité du supportable (saleté, surcharge, chaleur...).