A quoi sert donc un service culturel dans votre hôpital ?
"Cela fait sept ans qu'un tel service existe au CHU de Rouen. Dans chaque établissement comme le nôtre, un attaché culturel a pour mission de mettre en place des projets culturels. Elle permet une prise en charge globale de la personne hospitalisée, de la considérer dans toute son humanité et de ne pas la réduire uniquement à sa pathologie. Cette mission inclut également la valorisation du patrimoine. C'est dans ce cadre, par exemple, que nous avions mis en place les "noctambulations", visites de nuit de l'hôpital. Nous participons également à la conservation de la mémoire collective en recueillant des témoignages sur l'histoire du CHU".
Comment mettez-vous en place toute cette action ?
"Nous travaillons au coeur des services de soin, une quinzaine en tout. Ce que nous proposons aux patients est élaboré en lien avec les soignants, pour bien mesurer ce que l'on peut faire, ne pas faire. Nous ne construisons pas des projets dans notre bureau pour les plaquer ensuite dans les services. En ce moment, par exemple, une photographe intervient au milieu de jeunes filles atteintes d'anorexie mentale dans le cadre d'un travail autour de la représentation du corps. Les artistes ne sont pas des thérapeutes mais ce qu'ils font peut permettre de comprendre certaines difficultés. Nous faisons venir l'art au chevet des personnes hospitalisées mais l'inverse est vrai : nous avons accompagné des patients au Musée des Beaux-Arts ou au Muséum de Rouen".
Quel retour en avez-vous de la part des soignants ?
"Lorsque nous avons débuté, les soignants étaient surpris. Cela paraissait incongru : l'hôpital, c'était avant tout pour eux des temps courts, consacrés à l'hospitalisation, une haute technicité, des actes très médicalisés. Depuis, les chefs de service ont pu bien mesurer cette expérience et nous pouvons mettre en place des projets à long terme. Il a fallu un temps d'adaptation qui a permis de comprendre que nous n'étions pas là pour bouleverser l'hôpital. Du côté des personnes hospitalisées, le retour est fantastique. C'est un temps de relachement, de "lâcher-prise". La douleur passe au second plan".
Comment financez-vous vos activités ?
"Nous ne recevons aucune aide de l'hôpital. Celles-ci viennent de structures publiques comme la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), ou de mécénats d'entreprises. Des artistes acceptent aussi de donner de leur temps pour mener à bien des initiatives. C'est le cas des musiciens de l'Opéra de Rouen qui viennent, bénévolement, offrir des concerts dans l'enceinte de l'hôpital".
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