Ce n'est pas la première fois que la star, qui fêtera ses 70 ans en juin prochain, se prête à l'exercice de la confession littéraire.
Dans "Destroy", somme en trois tomes écrite dans les années 90, il se livrait déjà sans fard sur son enfance déracinée, son rapport aux drogues et à l'argent et sa vie rock'n'roll.
En 200 pages seulement, "Dans mes yeux" survole plus qu'il n'approfondit le sujet.
Amanda Sthers, qui prévient dans l'avant-propos qu'il "ne s'agit pas de la pure vérité", fait parler Johnny Hallyday à la première personne du singulier, dans un style simple et direct.
S'il distribue quelques bons points -- à Eddy Mitchell,Carlos, Michel Berger ou Gérard Depardieu... , le "Taulier" épingle surtout le show-business.
Souvent drôle, comme lorsqu'il raconte comment Piaf lui a mis la main sur la cuisse lors d'un dîner chez Bruno Coquatrix, il sait se montrer cruel.
La kermesse des enfoirés
Claude François ? "C'est son drame qui en a fait un mythe", estime la rock-star. "Il draguait mes nanas et, en désespoir de cause, il se tapait mes ex", dit-il.
Michel Sardou avec qui il s'est fâché ? "À force de passer pour un vieux con réac', il l'est devenu", juge-t-il.
Les Enfoirés ? "Maintenant, c'est la kermesse", dit-il.
Ses proches ne sont pas épargnés, en particulier sa troisième épouse Adeline Blondieau, avec qui il s'est marié à deux reprises.
Il décrit un "serpent","hystérique", qui "le cocufiait tout le temps" et l'accuse de lui avoir fait du chantage au moment de leur séparation.
S'il dit "admirer" son fils David, il estime que le musicien "ne sait pas vraiment quoi faire de son talent".
Et à propos de sa fille Laura, dont il évoque les problèmes de dépendance, il avoue : "Je ne sais pas comment lui dire que je l'aime".
Ses propos les plus durs, Johnny Hallyday les réserve aux "corbeaux de la presse", qui, depuis ses débuts, ont "envie de (le) détester" et lui parlent "de tout sauf de (son) métier".
Le chanteur revient aussi sur son exil fiscal.
"On a souvent dit que je m'étais barré pour ne pas payer d'impôts. C'est en partie vrai, mais c'est aussi parce que c'est épuisant cette ambiance", écrit-il.
"En France la réussite c'est louche, on trouve ça dégueulasse", "sale mentalité, pour un pays dont j'ai porté les couleurs, qui a bien voulu faire de moi son emblème quand c'était nécessaire, je me suis senti trahi, accusé à tort, sali", poursuit-il, estimant que la gauche "pousse vers la médiocrité".
Johnny Hallyday se fait plus tendre quand il évoque les mères de ses enfants, qu'il a "toujours su choisir": Sylvie Vartan, Nathalie Baye et surtout Laeticia, à qui il rend un vibrant hommage.
C'est elle qui prend la plume pour raconter son coma de trois semaines à Los Angeles, lorsqu'il a failli mourir des suites de complications d'une opération au dos.
À de rares moments, le rockeur se livre à l'autocritique, comme lorsqu'il reconnaît la "faiblesse" des textes de son avant-dernier album "Jamais Seul" ou avoue être "complexé".
"Je sais bien que je ne suis pas un imbécile, mais je sais aussi que je peux facilement le faire croire parce que je fais des gaffes, que je bafouille et, depuis un certain temps, parce que je m'en fous", dit-il.
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