"C’est comme un insert géant qui chauffe de l’eau à 105°C”, résume Pascal Voranger, chef d’exploitation chez Dalkia, la société qui exploite la chaufferie urbaine au bois du quartier Grammont, à Rouen. Ouverte en 2008, celle-ci fait figure de pionnière dans l’agglomération. Elle fournit l’eau chaude et le chauffage de 1 600 logements sociaux, de la clinique Mathilde, du Pôle culturel Grammont et de plusieurs bâtiments municipaux. “Grâce au prix du bois, aux subventions et à une TVA réduite, la facture des usagers a baissé de 10 à 15 %”, détaille Didier Choiset, maire-adjoint en charge des bâtiments communaux. D’une puissance de 4,8 méga watts (MW), la chaufferie utilise 86 % de bois, soit 6 000 tonnes par an de déchets forestiers et copeaux en tous genres récoltés à moins de 100 kilomètres autour de Rouen.
Des factures allégées
“L’avantage du bois est qu’il est beaucoup moins soumis à des fluctuations de prix comme le gaz ou le fuel”, précise Bernard Perchet, directeur-adjoint des bâtiments à la Ville de Rouen. Même si son prix a augmenté d’environ 15 % en cinq ans, la hausse reste contenue. Pour l’usager, c’est la garantie d’une facture raisonnable.
Depuis quelques mois, des projets similaires fleurissent dans l’agglomération. Rouen, en partenariat avec Bois-Guillaume-Bihorel, va ainsi installer une nouvelle chaufferie collective au bois dans les Hauts-de-Rouen d’ici à 2017. Marommedisposera de la sienne en juillet prochain. D’une puissance de 10 MW, elle sera exploitée par Cofely, une filiale de GDF-Suez. Des dizaines de bâtiments communaux et des milliers de logements sociaux seront raccordés via un réseau souterrain de 24 kilomètres créé pour l’occasion. Mais Maromme va plus loin que ses voisines, puisque les particuliers pourront en bénéficier. Avec, pour eux, une facture de chauffage moins chère de 3 à 20 % à la clé
La ville voisine de Canteleu construit elle aussi sa chaufferie bois, après avoir étendu son réseau souterrain de 4 kilomètres. “Ce qui permettra de raccorder la Cité Verte, d’autres équipements publics et le Village”, détaille le maire Christophe Bouillon. “Au total, 9 000 habitants seront concernés, soit les deux tiers de la population”. Dalkia, la société choisie pour exploiter la chaufferie, a déjà répercuté la baisse de prix sur la facture des usagers, alors que la chaufferie ne sera opérationnelle qu’en septembre. Pour la Ville de Canteleu, le passage au bois serait synonyme d’économies importantes, “pas loin de 200 000 € en un an”.
Considéré comme une énergie propre, le bois séduit de plus en plus. Mais, dans un futur proche, de nouvelles sources d’énergie pourraient de le supplanter. A l’instar du projet Vésuve, à Grand-Quevilly, qui capturera la chaleur produite par la Smédar lors de l’incinération de nos déchets. Toutefois, l’énergie inépuisable, est à chercher sous nos pieds : la géothermie. A Rouen, cette technologie chauffe déjà l’Auberge de jeunesse et a été choisie pour le futur quartier Luciline.
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