Les parlementaires rouennais, députés comme sénateurs, se divisent en deux "camps" délimités par la frontière droite-gauche. Opposée à la loi, la sénatrice Catherine Morin-Desailly (UDI, centre-droit) estime que le mariage d’un homme et d’une femme "est la seule voie possible pour l’établissement de la filiation", seule "vérité biologique". Souhaitant "préserver le droit de l’enfant” plutôt que “d’ouvrir le droit à l’enfant", il lui apparaît néanmoins "légitime d’offrir un cadre juridique nouveau" aux couples homosexuels.
Un discours partagé par la députée Françoise Guégot (UMP) pour qui “avoir deux pères ou deux mères sur l’acte de naissance est malhonnête”. Sa préférence ? Créer une “union civile” avec ouverture à l’adoption simple (ne remettant pas en cause la filiation première) et non à l’adoption plénière.
Loin des sphères politiques, l’archevêque de Rouen Jean-Charles Descubes reconnaît “qu’il est important de prendre en considération la demande des personnes homosexuelles de voir reconnaître leur engagement et sa stabilité”, mais répète que “la différence fondamentale homme-femme au sein du couple est structurante pour l’enfant. Aux législateurs de voir comment tenir les deux”.
La gauche se réjouit
En face, autre son de cloche. Les parlementaires de gauche ne cachent pas leur enthousiasme. “Cette loi va instaurer l’égalité entre les citoyens, ce qui ne menace en rien la société, au contraire ! Cela va vers plus d’acceptation de l’autre”, affirme Christophe Bouillon, député PS. “La République n’a pas à faire de distinction dans ce qui relève du domaine privé. C’est dans son fondement. Je crois que notre société est prête pour cette loi”.
Luce Pane (députée PS), pointe les mêmes “avancées”. Selon elle, face à la réalité des couples homosexuels avec enfants, une telle loi sortira ces enfants d’une “d’insécurité” liée à l’absence de statut clair.
Le constat est similaire du côté de Guillaume Bachelay (député PS) : pour ces foyers, “qui n’ont pas attendu la loi pour exister –, ce sera aussi la garantie que le droit offrira la même protection à tous les enfants, par exemple en cas de séparation des parents ou de décès au sein du couple. La loi ne crée pas des situations nouvelles, elle encadre des situations existantes”.
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