- Depuis l’an dernier, les chambres régionales des comptes de Basse et de Haute-Normandie n’en font plus qu’une. Quel bilan tirez-vous de cette fusion ?
“Il est très positif. En mutualisant certains services, comme les archives, cela a permis de renforcer les personnels de contrôle. En 2012, la Chambre régionale des comptes (CRC) a ainsi eu une activité supérieure à celle des deux chambres additionnées en 2011. Côté effectif, sur les trente agents qui travaillaient à Caen, onze ont accepté de venir à Rouen. Nous devons donc recruter pour atteindre en fin d’année un effectif total de 58 personnes”.
- Quelles sont vos missions ?
“La Chambre régionale est indépendante, même de la Cour des comptes. En Normandie, nous contrôlons la gestion de 2 431 organismes de cinq départements. C’est beaucoup d’argent public ! Les seules dépenses de fonctionnement des collectivités locales s’élèvent à 15 milliards d’euros. En ajoutant les dépenses d’investissement, on atteint 20 milliards. Et 40 % de cette masse financière est gérée par les dix plus grandes collectivités de la région (conseils régionaux, généraux, grandes villes, communautés d’agglomération...). Notre mission est de vérifier que cet argent est bien utilisé. Nous pouvons également contrôler les associations recevant plus de 1 500 € de subventions, les sociétés d’économie mixte ou les groupements d’intérêt public (GIP)”.
- L’existence des Chambres apparaît donc comme un frein aux abus...
“Il est légitime, dans une démocratie, que l’on doive rendre compte de l’utilisation de l’argent issu de nos impôts. Nous assurons une transparence en informant le grand public, très curieux sur ces sujets, croyez-moi. Nos rapports, publiés sur notre site internet, sont très lus. Les élus, eux, le savent et connaissent notre indépendance. Les Chambres ont été créées pour que les collectivités aient le sentiment d’avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Elles savent qu’un magistrat de la chambre peut venir les contrôler à tout moment”.
- Avec la crise, avez-vous le sentiment que les collectivités utilisent mieux les deniers publics ?
“Oui, les élus ont vraiment pris conscience que cet argent public devenait rare. D’autant plus que les hausses d’impôts sont très difficiles à faire passer dans l’opinion publique ! Les recommandations que nous faisons à la suite de nos rapports sont très généralement suivies. Mais il faut reconnaître qu’un élu ne fait pas un travail facile”.
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