Le tribunal correctionnel de Lisieux a aussi condamné cette mère de trois enfants adultes, absente à l'énoncé du jugement, à verser plus de 440.000 euros de dédommagement à une vingtaine de victimes parties civiles.
Ancienne professeure d'anglais auprès de jeunes désocialisés pour la fondation Les Apprentis d'Auteuil à Lisieux, Françoise Dercle avait comparu libre, pendant deux jours et demi, fin novembre, lors d'un procès à huis clos pour "abus frauduleux de l'ignorance ou de la faiblesse d'un tiers", dans le cadre de la loi About-Picard de 2001 contre les dérives sectaires.
"Oui, j'ai demandé à des mères d'avoir des rapports sexuels avec leurs fils, mais on était dans une vibration, on était dans une autre dimension, la cinquième...", avait déclaré à la barre, selon un des avocats des parties civiles, Me Pascal Rouiller, celle qui se présentait à ses adeptes tantôt comme l'incarnation de Dieu tantôt comme son épouse.
"Vous avez instauré un système totalitaire", avait déclaré le procureur de la République de Lisieux (Calvados), Bruno Dieudonné, lors de l'audience, selon des déclarations qu'il avait confirmées à l'AFP. Il avait requis cinq ans ferme.
Des témoins avaient raconté au tribunal que la prévenue organisait ce qu'elle appelait des "navigations", réunions lors desquelles elle imposait différents partenaires sexuels à ses adeptes, selon le parquet.
Elle-même n'avait apparemment de relation qu'avec son amant d'alors devenu depuis son compagnon.
Et "lorsqu'un adepte contestait son autorité, elle pouvait faire preuve de violence verbale comme physique avec des coups de pied ou coups de poing", avait précisé M. Dieudonné.
"Si Mme Dercle ne fait pas appel, on peut espérer que cela permettra aux victimes de se reconstruire", a estimé mardi, après le jugement, Me Frédéric Morin, avocat de trois victimes. Plusieurs parties civiles étaient présentes à l'énoncé.
"On craint un peu tous qu'elle ne fuie", a toutefois ajouté l'avocat.
Françoise Dercle a dix jours pour faire appel, délai à l'issue duquel les policiers pourront l'arrêter, selon l'avocat. Un mandat d'arrêt pourra être lancé le cas échéant.
La prévenue était en outre accusée d'avoir volé près de 400.000 euros à ses adeptes présumés. Les faits reprochés se sont déroulés entre 2002 et 2007, mais des vidéos montrées à l'audience mardi laissent penser qu'elle a continué à exercer ses activités au delà de cette période.Françoise Dercle avait démarré le procès sans conseil avant qu'un avocat ne se présente à ses côtés au deuxième jour du procès, tout en précisant au tribunal qu'il ne plaiderait pas.
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