Lubrizol et les autorités se sont mis d'accord. L'opération de neutralisation du gaz nauséabond, le mercaptan, devrait débuter vers 22h. Aucun habitant ne sera évacué mais un périmètre de sécurité sera mis en place autour de l'usine. Le Quai de France sera notamment coupé à la circulation.
Le protocole, testé avec succès en laboratoire cet après-midi selon la préfecture et l'entreprise, se déroulera en trois phases. De la soude sera versée dans la cuve contenant environ 35 tonnes de dithiophosphate de zinc, d'où provient l'émanation de mercaptan. Cinq tonnes, "en test", seront d'abord traitées. Puis douze si tout se passe comme prévu. Les 18 tonnes restantes devraient être traitées dans la nuit de mardi à mercredi.
"Nous sommes arrivés à un protocole dans lequel les risques sont très limités et l'accident extrêmement peu probable", a expliqué le sous-préfet Thierry Hégay, secrétaire général de la préfecture de Seine-Maritime. Selon les autorités, si l'opération échouait, le "pire scénario" qui puisse arriver serait "que l'on sente le gaz un peu plus"...
Surchauffe dans un réacteur
On en sait également un peu plus sur l'incident ayant provoqué le dégagement de mercaptan. Selon Pierre-Edouard Gille, du service risques de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal), il s'agirait d'une décomposition anormale (relâchant du mercaptan) dans le réacteur de dithiophosphate de zinc. Elle serait due, d'après les premiers éléments connus, à la défaillance d'une pompe ou d'un agitateur, a précisé Gérard Renoux, directeur industriel chez Lubrizol.
Concernant les taux de concentration de mercaptan, ceux-ci ont atteint 80 ppm (partie par million) à la sortie de la cheminée dans la journée du lundi 21 janvier, puis 60 ppm ce mardi. Selon la Dreal, ces taux chutent dès la sortie de la cheminée en se diluant dans l'air. Car à partir de 20 ppm, respirer du mercaptan pendant un certain temps aurait des effets sur la santé. A partir de 100 ppm, ces effets deviennent graves, provoquant notamment des troubles neurologiques.
Mais une fois encore, les autorités se veulent rassurantes : le taux observé dans l'atmosphère ce mardi 22 janvier autour de l'usine était nul, d'après une étude menée "par un laboratoire indépendant" et l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS). Comment expliquer alors ces odeurs ? Selon la préfecture et la Dreal, le nez humain détecte le mercaptan à partir de 0,002 ppm.
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