Lors de sa visite à Caen en novembre dernier, Christiane Taubira, ministre de la Justice, avait déclaré “l’état d’urgence” au sujet du tribunal de grande instance de la place Fontette. “Il est dangereux”, avait-elle rappelé.
A peine deux mois plus tard, le projet de reconstruction retenu pour voir le jour en 2015 sur la Presqu’île a été présenté. Il regroupera le tribunal de grande instance (TGI) et celui d’instance actuellement éclatés sur trois sites. “C’est un grand moment dans l’histoire de notre juridiction”, a souligné Jacques Stoll, président du TGI. “C’est un beau projet contemporain qui devrait s’installer harmonieusement sur le site”, a renchéri Catherine Denis, Procureur de Caen.
Un arbre au coeur du Palais
Extérieurement, la sobriété géométrique dominera. “Il s’agit d’une architecture qui reflète les valeurs de l’institution”, a expliqué Marie-Luce Bousseton, directrice adjointe de l’Agence publique pour l’immobilier de la justice. De forme compacte, l’édifice réinterprète l’archétype de l’institution judiciaire : le temple grec.
Les façades, coiffées de poteaux en béton blanc, rappeleront les colonnades. Et toutes seront semblables “pour donner une image unitaire de la justice”, a indiqué Pierre Champenois, l’un des architectes associés sur ce projet. Le bâtiment est “coupé en deux au centre par une salle des pas perdus, parfaitement transparente. C’est un palais qui affirme la stabilité et l’autorité de la justice”. Cette salle des pas perdus, par ailleurs, permet une césure structurelle et symbolique et, à travers la vue panoramique qu’elle offre sur la ville de Caen, renvoie l’image d’une justice ouverte. Intérieurement, tout a été étudié pour favoriser les flux de circulation. Prévenus, magistrats et public se croiseront peu, hormis dans les salles d’audience. “Les circuits seront parfaitement étanches au sein du palais”, ce qui n’est actuellement pas le cas, place Fontette.
Le bâtiment, sur cinq niveaux, disposera d’une surface utile totale de 5 542 m2 et comptera trois salles d’audience pénale, trois salles d’audience civile et sept salles d’audience de cabinet. Les bureaux seront modulables pour plus de flexibilité dans l’aménagement. Plus surprenant, les usagers du futur palais de justice découvriront, en son cœur, un atrium, du nom des pièces principales dans les demeures romaines. Un escalier monumental l’entourera et un arbre gigantesque l’habillera. “C’est la respiration nécessaire a un bâtiment extrêmement compact. C’est aussi un objet de concentration”, a précisé l’architecte. “L’atrium donne un éclairage naturel aux locaux”. Le chantier doit débuter au cours de l’été. La mise en service du bâtiment est prévue pour le troisième trimestre 2015, pour un investissement total de 40 millions d’euros. Ce nouveau palais de justice constituera, avec la future Grande bibliothèque, l’un des jalons majeurs de l’urbanisation progressive de la Presqu’île de Caen.
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