LLa France se retrouve avec 44 millions de doses de vaccins contre la grippe A : un stock colossal, qui a coûté à la Nation (en septembre 2009) près d'un demi-milliard d'euros, mais dont l'Etat ne sait plus que faire... Au point de chercher à en revendre une partie à d'autres pays. Il avait commandé au total 94 millions de doses, mais la moitié n'était pas encore livrée et il a pu annuler la commande!
En France, seules 4,6 millions de personnes ont été vaccinées contre la grippe A. Cette maladie na provoqué à ce jour que moins de deux cents décès : le bilan dune grippe banale. Trois questions se posent :
- pourquoi les pouvoirs publics français ont-ils fait monter la tension dune manière aussi spectaculaire à partir de lété dernier ?
- Pourquoi ne se sont-ils pas souciés dorganiser une vaccination de masse, et ont-ils multiplié au contraire les difficultés bureaucratiques ?
- Pourquoi ont-ils acheté une si colossale quantité de vaccin ?
La dernière question a une réponse partielle : lOMS avait commencé par dire quil faudrait deux doses par personne - avant de se raviser, et de concéder quune seule dose suffirait.
Mais cette réponse ne suffit pas à expliquer la commande gigantesque passée par la France, affirme le Pr Bernard Debré : Il était évident quon aurait entre 50 et 60 millions de vaccins en trop On a poussé à lextrême, et à lextrême stupidité, le principe de précaution Quand on exagère et dramatise, on tient le pays en haleine pendant quelques mois mais après on a la note.
Les médecins en colère
Bernard Debré ne dit pas qui pourquoi on a exagéré et dramatisé. Mais son point de vue (celui dun médecin de droite) vient à lappui des protestations de médecins de gauche. Ainsi le député socialiste Jean-Marie Le Guen, qui réclame une mission parlementaire pour faire le bilan de ce fiasco et tirer des leçons pour le futur. Le PS renchérit : Le gouvernement a péché par irresponsabilité La France sest emballée par rapport aux autres pays européens, et elle veut maintenant revendre des doses à des pays qui nen ont pas besoin Le gouvernement na pas écouté ceux qui savent.
Hors politique, le Pr Marc Gentilini (ex-président de la Croix-Rouge, spécialiste des maladies infectieuses) accuse lui aussi : On se trouve devant un phénomène demballement qui me désespère. Jouer le pire nétait pas forcément jouer juste. Je suis très sévère sur la façon dont on a agi, parce quon na pas accepté un dialogue vrai sur les risques de ce nouveau virus, alors que globalement il représente une mortalité inférieure à celle de la grippe saisonnière ! Quand une assurance coûte beaucoup plus cher que le risque, on doit quand même sinterroger.
En France, seules 4,6 millions de personnes ont été vaccinées contre la grippe A. Cette maladie na provoqué à ce jour que moins de deux cents décès : le bilan dune grippe banale. Trois questions se posent :
- pourquoi les pouvoirs publics français ont-ils fait monter la tension dune manière aussi spectaculaire à partir de lété dernier ?
- Pourquoi ne se sont-ils pas souciés dorganiser une vaccination de masse, et ont-ils multiplié au contraire les difficultés bureaucratiques ?
- Pourquoi ont-ils acheté une si colossale quantité de vaccin ?
La dernière question a une réponse partielle : lOMS avait commencé par dire quil faudrait deux doses par personne - avant de se raviser, et de concéder quune seule dose suffirait.
Mais cette réponse ne suffit pas à expliquer la commande gigantesque passée par la France, affirme le Pr Bernard Debré : Il était évident quon aurait entre 50 et 60 millions de vaccins en trop On a poussé à lextrême, et à lextrême stupidité, le principe de précaution Quand on exagère et dramatise, on tient le pays en haleine pendant quelques mois mais après on a la note.
Les médecins en colère
Bernard Debré ne dit pas qui pourquoi on a exagéré et dramatisé. Mais son point de vue (celui dun médecin de droite) vient à lappui des protestations de médecins de gauche. Ainsi le député socialiste Jean-Marie Le Guen, qui réclame une mission parlementaire pour faire le bilan de ce fiasco et tirer des leçons pour le futur. Le PS renchérit : Le gouvernement a péché par irresponsabilité La France sest emballée par rapport aux autres pays européens, et elle veut maintenant revendre des doses à des pays qui nen ont pas besoin Le gouvernement na pas écouté ceux qui savent.
Hors politique, le Pr Marc Gentilini (ex-président de la Croix-Rouge, spécialiste des maladies infectieuses) accuse lui aussi : On se trouve devant un phénomène demballement qui me désespère. Jouer le pire nétait pas forcément jouer juste. Je suis très sévère sur la façon dont on a agi, parce quon na pas accepté un dialogue vrai sur les risques de ce nouveau virus, alors que globalement il représente une mortalité inférieure à celle de la grippe saisonnière ! Quand une assurance coûte beaucoup plus cher que le risque, on doit quand même sinterroger.
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