Au 31 décembre 2011, 90.000 seinomarins, enfants et adultes, avaient obtenu une reconnaissance administrative de leur handicap. Mais "on peut avoir le statut de travailleur handicapé sans pour autant toucher une allocation", rappelle Fabienne Outtier, directrice de la MDPH, à Rouen. "Les dispositifs sont attribués en fonction du handicap et des difficultés éprouvées : perte d’autonomie, dépendance, problème d’insertion professionnelle."
Des demandes liées à la crise de l’emploi
Alors que la santé des Français s’est améliorée et que, selon l’inspecteur du travail, les licenciements pour inaptitude n’ont pas augmenté ces dix dernières années, les demandes sont paradoxalement grandissantes. "Beaucoup ne sont pas justifiées ou ne paraissent pas prioritaires", estime Fabienne Outtier.
Si cette recrudescence des demandes n’engendre pas de "dysfonctionnement", elle porte à quatre mois les délais d’instruction. Ce traitement de masse impacte le temps consacré par les équipes aux personnes les plus lourdement handicapées.
Peut-on parler de fraude ? "Pas forcément. Les gens ont vraiment des problèmes", estime la direction. Dans le même laps de temps, la désinsertion socioprofessionnelle ne cesse de croître. "Les contrats aidés créent un besoin de discrimination positive. Face aux difficultés de l’emploi, un certain nombre de personnes veulent se faire reconnaître ‘travailleur handicapé’. Nous assistons à un traitement social du chômage", insiste Jean-Loup Riou, responsable du pôle adulte en charge de l’insertion professionnelle. "Ce sont des problèmes de société. La MDPH doit se centrer sur ceux liés au handicap."
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