Après avoir réchappé, en 1994, au génocide des Tutsis qui a frappé cruellement ses proches, cette habitante de Saint-Aubin-sur-Mer d’origine rwandaise vient de connaître les feux de l’actualité littéraire avec son roman-témoignage "Notre-Dame du Nil".
"Une nouvelle identité"
Après l’horrible drame, sa vie aurait pu être toute autre. "Je ne me destinais pas du tout à l’écriture : j’écrivais mes souvenirs comme une gardienne de la mémoire", nous explique-t-elle. Assistante sociale à Caen, l’écrivaine publie depuis plusieurs années un livre tous les deux ans. Mais c’est son dernier ouvrage qui l’a révélée au grand public. "Jusqu’alors, j’écrivais en tant que victime. C’est aujourd’hui la qualité littéraire de ma fiction qui est reconnue. Je suis une romancière à part entière, ce qui me donne un confort que je ne peux pas abandonner. J’écrirai tant que je serai debout". L’emballement médiatique autour de son livre ne l’a pas fatiguée, bien au contraire : elle n’a de cesse de commenter sa "nouvelle naissance", cette "identité offerte". Tout cela m’a donné une vraie force. C’est la meilleure chose qui pouvait m’arriver.”
Scholastique Mukasonga ne se voit donc pas quitter sa vie d’avant. Ni la Basse Normandie : "Je suis profondément normande. J’ai adopté Caen lorsque je suis venue en France. A de nombreux égards, cette région me rappelle le Rwanda : la pluie, la verdure et les vaches leur sont communes."
L’auteure n’a pas attendu d’avoir le prix Renaudot pour répondre à de nouvelles inspirations. Son prochain ouvrage est achevé, mais il attendra quelque temps avant d’être publié. Et bien d’autres devraient suivre.
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