Vendredi 30 novembre, 13h36, Pont-Brocard. Une douce lumière cuivrée de fin d'automne caresse les haies du bocage normand.
Le froid saisi l'homme pressé lorsqu'il ouvre sa portière. Avant les considérations météorologiques, ce sont des squelettes d'acier qui ont freiné sa course.
Des géants dans le bocage
Immobiles, sans vie, immenses, les bras en croix.
Ils s'étendent à perte de vue, traversent des prés, des bois, des hameaux, un département : la Manche. Elle n'a rien demandé, ils la blessent sans sourciller.
La Manche, théâtre de la Voie de la Liberté en 1944 accueille, contrainte et forcée, la voie de l'électricité en 2012. La ligne Très Haute Tension trace sa route, comme une cicatrice au milieu du visage d'un département normand. La Normandie de l'extrême. La Normandie de l'Ouest. La Normandie des humbles.
En 1944, la Manche et ses habitants ont subi les bombes, le feu, la peur et la mort pour la France. Le sacrifice était beau, noble et admirable.
La ligne THT mérite t-elle un nouveau sacrifice ?
Il ne s'agit plus de bombes, de villes et villages rayés de la carte. 70 ans après ses maisons en ruine, la Manche observe impuissante ses paysages en ruine.
Dans quelques grands bureaux parisiens, la Manche est au bout du monde. Elle peut être sacrifiée sans scrupule...
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