Une foule hétérogène a envahi le Zénith de Caen pour les deux concerts exceptionnels de la nouvelle tournée de Johnny Hallyday. Du clone de la star, en cuir et santiag au cadre sup en cravate, tous les âges et toutes les origines sociales sont étonnamment représentés dans un public familial, enthousiaste et impatient de voir celui qui aligne 50 ans de carrière, 100 millions d’albums vendus, 40 disques d’or, 104 tournées et 75 albums !
Ouverture futuriste et orageuse
Johnny Hallyday soigne ses entrées. Durant plusieurs minutes, la scène gronde, une déferlante de lumière, de son, de vidéo, de fumée… Le décor est planté, le chanteur ne fera pas ce soir dans la demi-mesure.
L’écran de fond de scène est impressionnant, le son frôle la perfection. Un nuage dense de fumigène blanc au centre la scène : la silhouette de Johnny apparait, l’émotion est à son paroxysme. Il sait y faire le vieux rocker. Le public explose. Ma voisine ne touche plus le sol. C’est parti pour plus de 2h00 de spectacle et de très bonne musique.
Mes voisines, venues en groupe, hurlent le prénom du chanteur avant de faire les cœurs sur « Allumer le feu ». Les flammes du devant de scène réchauffent encore un peu plus la température du Zénith qui pourtant n’en n’avait pas besoin.
Greg Zlap, prince de l'harmonica
La fosse devient très rapidement une publicité pour Smartphones ! Photos, vidéos… certains en rateraient presque le spectacle tant ils sont concentrés à l’immortaliser. Les musiciens dirigés par l’excellent guitariste rock Yarol Poupaud sont impressionnants de maitrise. La grande classe. Deux guitares, une basse, deux claviers, un batteur, deux saxos, un trombone à coulisse, une trompette, trois très belles choristes et… un harmoniciste. Et quel harmoniciste ! Greg Zlap nous embarque très loin, très haut avec ses instruments microscopiques. Les fans ne s’y trompent pas, en redemandent au jeune surdoué qui s’exécute sans broncher. Même le « tôlier » semble admiratif du prodige.
Le répertoire de Johnny Hallyday comporte plus de 1000 chansons. Le public de Caen aura droit aux plus grandes, de Gabriel à Tennessee, de Ma gueule à Que Je t’aime, du rock n’roll d’origine à la variété rock.
Johnny Hallyday aime toujours le rock'n roll
Durant la délicieuse session unplugged, en milieu de spectacle, Johnny reprend Elvis. A cet instant, le chanteur de 70 ans redevient un adolescent des années 60. On voit le plaisir sur son visage, on sent la simplicité du bonheur, on entrevoit le cœur énorme du bonhomme.
Dans la fosse, même les plus raides commencent à bouger, à sourire, à gouter, à se dire secrètement : « qu’est-ce que c’est bon ! ». Johnny a du métier. Il instaure avec le public, avec son public un échange, un respect mutuel et une complicité qui force l’admiration. Pas de discours entre les titres (blablas insupportable chez certains jeunes chanteurs), pas de remplissages inutiles : de la musique et de la présence.
Les fans sont heureux
Ce soir-là, au Zénith de Caen, les fans du pied de scène, les vrais, ceux qui étaient depuis 8h00 du matin devant les portes, auront eu droit à un peigne (avec lequel Johnny venait de se recoiffer), un t-shirt noir, une petite bouteille d’eau Cristalline (dans laquelle il avait bu une gorgée). Mais également un harmonica de Greg Zlap avec lequel il venait de faire un solo de folie et une paire de baguette de l’excellent batteur écossais, en kilt s’il vous plait, Goeff Dugmore.
Avant de partir, en ultime rappel, Johnny Hallyday a interprété un titre de son nouvel album « L’attente », seul derrière son micro, sobre, à la manière de Brel. Guitare, piano, voix… fin du spectacle. Les fans sont heureux, leur Johnny est en pleine forme. Ils me parlent comme si nous nous connaissions depuis très longtemps. Je viens de passer plus de deux heures dans la fosse avec eux… « Et tout ça, ça devient le blues ».
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