"Je suis allé au bout de quelque chose dans l'album précédent (La vie est une truite arc-en-ciel qui nage dans mon coeur, ndlr)", glisse le chanteur, qui a changé de maison de disque pour son nouvel opus, passant d'Emi à Alva, nouveau label de Wagram.
Pour ce changement vers un style plus épuré, pour un "retour aux sources", le chemin le menant à son village d'enfance était facile à trouver : Vernet-les-Bains, 1.500 âmes, niché au pied du Canigó (Canigou en français), avec son clocher roman, son entrelacs de venelles et son casino rose Belle époque.
Et une histoire peu commune, avec, à l'image d'autres communes des Pyrénées-orientales comme Collioure et Céret, un lien étroit avec l'art, puisque les écrivains Rudyard Kipling, Hans Christian Andersen, André Malraux, Jean Cocteau, les peintres Raoul Dufy et Oskar Kokoschka, les musiciens Niccolo Paganini et Pascal Comelade y ont vécu ou séjourné.
"On peut relier toutes les chansons (du disque) à Vernet. Toutes mes premières fois ont été là-bas", confie Cali, de son vrai nom Bruno Caliciuri, 44 ans.
"J'ai une ardoise envers Vernet. Je lui dois tout, ma psychologie est son reflet et je voulais rendre ça", dit-il.
Happy end
Comme dans La grotte des amoureux, le chanteur catalan peint la nostalgie d'une jeunesse faite de rêves et de promesses d'amitiés éternelles au milieu des sublimes paysages pyrénéens.
Mais Cali, à travers l'évocation de "son" village, recherche avant tout l'universalité et la part d'intime enfouie en chacun de nous. "Pour moi, c'est Vernet, mais ça pourrait être ailleurs. Chacun d'entre nous a un lieu où l'on se retrouvait avec des copains et où l'on disait: moi, quand je serai grand...", explique-t-il.
Parmi les douze titres qui composent cet album folk, résolument apolitique, où s'enchaînent de douces mélodies au piano, au violon ou à la guitare sèche, on retrouve des thèmes chers à l'auteur, comme la difficulté d'aimer et d'être aimé, la hantise de la séparation ou les violences conjugales.
"Je sais que l'amour a tué plus de gens que tout un siècle de choléra", écrit-il ainsi dans Amour m'a tué, dont le couplet est un clin d'oeil à L'amour au temps du choléra, de Gabriel Garcia Marquez, un de ses romans préférés.
La tonalité sombre des textes contraste avec le caractère jovial et débonnaire de l'artiste, passionné de rugby, père d'une petite Poppée née il y a un mois, son troisième enfant.
"J'essaye de chanter des chansons gaies mais je n'y arrive pas, c'est difficile", reconnaît Cali, qui s'est promis de courir le marathon de New York et de chanter un jour en catalan.
Cali a néanmoins voulu conclure l'album sur un "sourire", avec la chanson finale Happy end, qui réunit entre autres Miossec et Bénabar dans un festival de voix.
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