Depuis la mise en ligne sur internet de la vidéo du chanteur sud-coréen Psy, qui parodie la vie des riches oisifs du quartier chic de Séoul, anonymes et célébrités ont réalisé leur propre version de ce clip déjanté.
Chacun son scénario mais tous tentent à un moment donné de reproduire la danse du "cheval invisible": se déhancher en faisant mine de tenir les rênes d'une monture.
A Paris et à Rome, des milliers de personnes se sont réunis pour un "flashmob", une mobilisation éclair qui voit la foule imiter les pas de danse du chanteur potelé de 34 ans, inconnu jusqu'à cet été.
Certains estiment que sa gloire sera de courte durée.
Ce tube, deuxième vidéo la plus regardée depuis les débuts de Youtube avec 762 millions de "vues" depuis mi-juillet, fait pourtant preuve pour le moment d'une résistance certaine: il a su séduire le grand public mais aussi dirigeants de la planète, militants et artistes célèbres.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a rendu hommage à son compatriote en soulignant qu'il n'y avait "pas de langage requis dans le monde musical". "C'est le pouvoir de la musique, le pouvoir du coeur", a-t-il déclaré début octobre, en commentant le succès de Psy.
Au matin des élections présidentielles, Barack Obama a assuré à la radio qu'il était tout à fait capable de réaliser les pas du chanteur. "Mais je ne pense pas que les bals d'inauguration (qui saluent le début d'un mandat présidentiel) seraient l'endroit pour me lancer. Je le ferai en privé pour (ma femme) Michelle", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre britannique David Cameron et le maire de Londres Boris Johnson ont régalé leur épouse de leurs talents, à la résidence de week-end des chefs de gouvernement de Grande-Bretagne, les Chequers, a affirmé Boris Johnson, lors de la conférence annuelle des Conservateurs.
Si les hommes politiques s'accrochent au wagon Psy pour doper leur cote de popularité, d'autres l'utilisent pour transmettre un message très politique.
L'artiste et dissident chinois Ai Weiwei a ainsi réalisé fin octobre sa propre version de Gangnam Style, où il agite ses mains en l'air - un geste repris du clip de Psy - en faisant tournoyer une paire de menottes.
"Nous pensons que tout le monde a le droit de s'exprimer et que ce droit d'expression est fondamentalement lié au bonheur et même à notre existence", a expliqué au quotidien britannique The Guardian l'artiste, dont le passeport a été confisqué par Pékin.
Peu après sa mise en ligne, sa vidéo a été supprimée sur l'internet chinois.
Le sculpteur britannique d'origine indienne Anish Kapoor a alors convoqué quelque 250 amis du monde de l'art dans son studio de Londres, la semaine dernière, pour réaliser leur propre vidéo "Gangnam" en soutien à Ai Weiwei.
"Oui c'est totalement ridicule! Mais quel est le paradigme de l'artiste? L'artiste fait des choses idiotes avec des intentions très sérieuses", a déclaré Anish Kapoor.
Psy ne se contente pas d'être régulièrement fêté lors des rassemblements de ses pairs (concert de Madonna à Madison Square, cérémonie MTV...). Il a également été invité, comme Ronald Reagan et le dalai lama avant lui, à parler devant le vénérable club de l'université d'Oxford.
Et Eric Lander, l'un des principaux chercheurs sur le génome humain, et le philosophe Noam Chomsky se sont joints aux étudiants du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) pour livrer leur propre version de "Gangnam Style".
"Est-ce que que qu'un pourrait tuer +Gangnam Style+", suppliait récemment The Guardian, visiblement exaspéré.
Lorsque le patron de Google, Eric Schmidt, s'était essayé à quelques pas maladroits lors d'une visite à Séoul, le magazine américain Time avait décrété cette mode "officiellement terminée". C'était il y a plus de deux mois...
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