Quelle fut votre réaction en apprenant l’incendie ?
"J’ai d’abord été soulagé qu’il n’y ait ni mort, ni blessé. Cela aurait pu être gravissime d’un point de vue humain. Le soulagement passé, très vite j’ai compris que le pont serait immobilisé un certain temps. Je connaissais les flux, je me rappelais l’attente suscitée à l’époque par l’arrivée du sixième pont. Du jour au lendemain, on revenait à cette situation."
Vous avez rapidement lancé un appel au civisme. Pourquoi ?
"Il faut dire la vérité : les cinq autres ponts ne peuvent pas absorber le trafic du pont Mathilde. L’enjeu est de diminuer le nombre de voitures circulant à Rouen aux heures de pointe, tout particulièrement le soir, entre 16 et 20h. Il faut donc appeler à la responsabilité de tous. Il n’y a pas d’autres solutions que de se tourner vers les transports en commun, dont le train, et alternatifs, comme le vélo ou le covoiturage".
Dans le malheur, cet accident peut-il représenter un mal pour un bien ?
"On se rend compte aujourd’hui que l’automobile a atteint ses limites. Cet événement ne fait que conforter l’objectif que nous poursuivons depuis des années de développement des transports en commun ou du logement dans le centre, la densification urbaine, que j’ai amorcée en 2001. Il faut aller plus loin dans ce sens. Parallèlement, à la suite d’une catastrophe comme celle-ci, je souhaite que tout le monde mesure que la voiture n’est plus une solution en centre-ville, même si j’ai conscience que certains professionnels ne peuvent pas s’en passer. Mais en diminuant la place de la voiture individuelle, nous préservons la place de ceux qui en ont vraiment besoin."
L’UMP propose de rendre les transports en commun gratuits dans le centre et d’ouvrir les couloirs réservés aux bus ou aux Teor sous certaines conditions. Qu’en pensez-vous ?
"C’est irréaliste ! Je rappelle que l’essentiel des recettes des transports en commun se fait dans le centre. C’est impossible. Quant à l’ouverture des couloirs réservés, ce serait mettre en péril l’efficacité des lignes les plus importantes. Je comprends l’exaspération de certains, mais il ne faut pas se tromper de remède."
L’incendie permettra-t-il au moins une accélération du projet de contournement Est ?
"Je l’espère. Cela fait vingt-cinq ans que l’on dit qu’il est indispensable. Je crois qu’il s’agit d’un projet écologique, qui améliorera la qualité de vie. Le projet a trop traîné mais il est en train d’avancer".
Cette semaine fait office de "grand test" pour la circulation à Rouen...
"Notre mobilisation est totale. Il y aura peut-être des modifications d’axes de circulation à faire, mais il faut rester prudent car tout changement crée de nouvelles perturbations. Nous n’avons pas encore trouvé les meilleures solutions. Même si on les trouve, cela n’empêche pas la nécessité de diminuer le nombre de voitures en ville. Il faut en convaincre tous les habitants."
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