"Nous ne sommes pas dans une situation de crise. Nous n’avons pas ou peu de stocks construits”, indique Christophe Demouilliez, président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers de Normandie. "Le marché est contraint mais équilibré !" Si 2011 a été une année exceptionnelle car dopée par la loi Scellier à 22 %, 2012 accuse un recul des ventes.
En Haute-Normandie, cette chute est évaluée par la FPI à 37,7%. Le Conseil Régional des Notaires de Rouen a recensé une baisse de 3,3 % des prix des transactions entre juillet 2011 et juin 2012. Il est probable que les promoteurs aient anticipé ce ralentissement. De nombreuses opérations immobilières ont été abandonnées. Toutefois, après une période d’attentisme au 1er semestre, les promoteurs "retrouvent les clients pour la vente car le Scellier (à 13%) se termine à la fin de l’année".
Moins d’investisseurs
Cet automne, d’après la FPI Normandie, il faut compter de 4.000 à 4.500 €/m2 pour un bien à Rouen rive droite, 3.000 à 3.500 € pour une opération à Rouen rive gauche et Rouen Ouest, Sotteville-lès-Rouen, Grand-Quevilly et les plateaux Nord et Est, 2.500 à 3.000 € pour une construction dans le reste de l’agglomération. Le conseil régional des notaires de Rouen enregistre des ventes d’appartements à 3.276 €/ m2 à Rouen, 2.798 € en périphérie rouennaise.
Les investisseurs ne représentent plus que 40 à 50% des clients ; 20 à 25% des acquéreurs sont primo-accédants à la recherche d’un T2/T3 et 25 à 30% sont des retraités qui, après revente de leur maison, achètent leur dernière demeure. La clientèle "intermédiaire", les familles avec enfants, ne réapparaît qu’à l’occasion d’un programme de construction de maisons.
Une loi de défiscalisation en remplacera-t-elle une autre ? Le Scellier se termine à la fin de l’année, la loi de finance est traditionnellement votée en décembre. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé, mercredi 24 octobre, que le dispositif Duflot, considéré comme acquis par beaucoup, a finalement été annulé. Le projet de loi était dans la ligne de mire du Conseil constitutionnel. La disparition des investisseurs pourrait donner un coup d’arrêt au bâtiment. "Si on ne vend que de la défiscalisation sur des terrains moyens, le marché va s’effondrer. Là, où il y aura de l’accession à la propriété, le marché va se tenir. Dans les très bons quartiers, les prix vont même légèrement continuer à monter."
Marianne Sirgo
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