Jardiner ensemble, c'est non seulement faire pousser des légumes, mais aussi créer du lien. C'est ce que permettent les jardins partagés, de plus en plus présents dans les quartiers caennais. Le concept de jardinage urbain ne date pas d'hier : "Dès les années soixante, les jardins familiaux offraient déjà la possibilité de cultiver une parcelle pour sa propre consommation", explique Jeanne Duvergé, chef du service étude des espaces verts à Caen la Mer. Mais ici, la démarche est différente. On ne jardine pas chacun dans son coin : on jardine ensemble.
A Caen, les premiers jardins partagés ont vu le jour à partir de 2010, sous l'impulsion de Jeanne Duvergé. On en compte aujourd'hui une douzaine, tous différents dans leur fonctionnement, mais construits autour de deux règles communes : "Etre un collectif, et ne pas utiliser de pesticides." En 2025, deux nouveaux espaces apparaîtront au niveau du Chemin Vert et du square des Mauvis.
Apprendre, transmettre, partager
Dans le jardin de la Haie Vigné, l'esprit collectif est central. Ici, aucune parcelle n'est individuelle."Les gens viennent quand ils veulent. Il y a plusieurs groupes : jardinage, bricolage, poules… et même un groupe événementiel qui organise des barbecues", raconte Stéphane Peyre, membre depuis plus de six ans. Arrivé de Cabourg, il a trouvé là "de bons copains et de bons moments de rigolade", en plus d'apprendre à jardiner. Dans le jardin partagé de Venoix, la transmission est aussi au cœur du projet. "On échange des plants, des graines, parfois des récoltes", raconte Dominique Gontran. "Et on accueille régulièrement les jeunes du Centre de ressources de l'ouïe et de la parole (CROP) de Caen. Ils viennent tous les 15 jours pour découvrir le jardin, apprendre des gestes, et peut-être même se découvrir un intérêt pour un métier."
Cette dimension éducative et sociale se retrouve aussi à Colombelles, avec l'association ATIPIC. Cette entreprise à but d'emploi embauche des personnes éloignées de l'emploi en les intégrant, entre autres, à des activités liées à l'économie circulaire et à la terre. "On organise des animations autour du jardin, et on l'ouvre au public", explique Fabienne Jarreaud. "Ici, on est dans une zone où il n'y a pas grand-chose, alors c'est important de créer un lieu vivant." Elle ajoute : "On explique aussi le fonctionnement du compost. On anime des temps de compostage collectif, ouverts à tous ceux qui veulent découvrir."
Un plaisir à portée de tous
Pourquoi la terre rassemble-t-elle autant ? Pour Jeanne Duvergé, cela tient à quelque chose de simple et d'universel : "Nous sommes des êtres humains. La cuisine et la nature, ce sont des choses que l'on peut tous partager, quel que soit notre milieu. Le plaisir de voir pousser des plantes, de comprendre comment la nature fonctionne, peut toucher tout le monde."
En général, les parcelles sont prêtées par les collectivités. Jeanne Duvergé rappelle que l'initiative ne peut fonctionner que s'il y a une demande des habitants et un engagement de leur part. "On ne peut pas laisser tout tomber, jardiner cela prend du temps." Grâce à eux et au fil des saisons, ces petits coins de verdure deviennent des espaces de respiration en ville. On y apprend, on y échange, on y construit des relations. Des lieux simples, mais précieux, où les liens poussent aussi bien que les légumes.
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Ils jardinent pour le plaisir mais ne manquent pas de compétences ! Voici leurs conseils.
Les amateurs du jardin partagé et Jeanne Duvergé, directrice des espaces verts à Caen la Mer, partagent leurs astuces pour démarrer un potager sain, simple et respectueux de l'environnement. Premier mot d'ordre : pas besoin de tout acheter. "On peut faire beaucoup avec peu", explique Jeanne Duvergé. Paillage, récupération, recyclage… tout se fait sur place. Pour Bruno Roux, salarié chez ATIPIC, un jardin en bonne santé, c'est un jardin un peu sauvage : "Trop de propreté, c'est mauvais signe. Il faut laisser des zones non coupées, pour que la biodiversité puisse s'installer." Pas de traitement chimique non plus. Le but : créer un équilibre entre les plantes et les insectes. Le trio gagnant de Raymond Chaussin, membre de l'amicale des jardiniers communaux : le compostage de surface. Avant de planter, "il faut placer un carton sur sa parcelle, du compost et recouvrir de paille ou d'herbe. Grâce à cela votre terre est en bonne santé", car grâce à cette technique, les micro-organismes vont travailler la terre en se décomposant.
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