Le vent souffle à travers les arbres de la forêt d'Ecouves et les oiseaux chantent dans la matinée du lundi 14 avril. Sur une parcelle d'arbres récemment plantés, un agent de l'Office national des forêts (ONF) relève les dégâts du passage de cervidés. "On peut voir ici que la myrtille est mangée, mais pas l'épicéa", constate Florian Lemaire, responsable travaux et chasse de l'ONF à l'agence d'Alençon, qui couvre l'ex-Basse-Normandie. L'abroutissement compte pour 90% des dégâts forestiers. "Les animaux consomment les bourgeons, les feuilles ou les branches, ce qui a un impact sur la pousse de l'arbre", explique l'agent.
Agent de l'ONF, Florian Lemaire relève les dégâts forestiers des cervidés, comme ici un arbre écorcé.
Les 10% restants sont à attribuer aux dégâts comportementaux. "Les cerfs mâles et les brocards frottent et écorcent les arbres, ce qui crée des portes d'entrée pour les bactéries et les champignons", détaille le forestier. A terme, le plant sèche ou meurt. Aucune valorisation économique n'est possible parce que "la planche sera colorée" ou le "niveau de la résistance du bois" aura été altéré.
Un exemple de frottis de cervidé sur un jeune arbre : les jeunes mâles frottent leurs
bois sur des tiges, arrachant l'écorce.
"L'ONF veut des animaux en forêt, mais pas de trop"
Cette analyse permet de déterminer la pression des animaux sur la forêt. Par exemple, l'équilibre est stable en Ecouves, à l'inverse de la forêt d'Andaines où l'ONF recense environ 35% de dégâts forestiers et "jusqu'à 100% sur certaines parcelles", soit bien au-delà du seuil maximal de 15%. Le nombre de cervidés prélevés y sera donc revu à la hausse pour la prochaine saison. "L'ONF veut des animaux en forêt, mais il n'en faut pas de trop parce qu'il faut que la forêt se renouvelle", souligne Florian Lemaire.
Comment compter le nombre d'animaux en forêt ?
D'autres actions permettent un suivi scientifique des cervidés en forêts domaniales, pour décider des niveaux de prélèvements des animaux. "On ne sait pas les compter, mais on réalise des circuits tous les ans à la même période", explique le forestier. Le nombre de contacts visuels lors de ces parcours annuels, la nuit pour le cerf et le matin et le soir pour le chevreuil, détermine si la population est en augmentation, stable ou en baisse.
Le dernier indice est calculé pendant la saison de chasse d'octobre à février et chercher à savoir si les animaux sont en bonne santé. "On fait parler les morts", glisse Florian Lemaire. Les animaux sont mesurés, leur poids et leur fertilité sont aussi relevés.
Ensemble, ces trois indicateurs déterminent si la population de cervidés est en équilibre avec le milieu forestier.
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