Un travail de mémoire inédit. Le Dictionnaire biographique des victimes du nazisme en Normandie a été inauguré mercredi 9 avril. Il est le fruit de plusieurs années de recherche, menées par une soixantaine de personnes : chercheurs, enseignants, bénévoles et passionnés d'Histoire.
Un travail collaboratif
Un projet porté par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, en lien avec le laboratoire Histémé de l'université de Caen. "Ce dictionnaire, c'est un travail collaboratif ", explique Françoise Passerat, ingénieure d'études à l'université de Caen. "Tous ont fouillé les archives pour redonner un visage, une histoire, à ceux qui ont été victimes du nazisme."
Comment ça marche ?
Accessible en ligne sur diconorm.hypotheses.org, le dictionnaire fonctionne comme un moteur de recherche. On peut y entrer un nom, une commune ou même un métier, pour voir apparaître les victimes recensées : déportés, fusillés, internés…
Une première liste de 5 400 personnes a été publiée, avec pour certaines des notices et des parcours de vie déjà très détaillés.
"On y trouve des profils très variés", poursuit Françoise Passerat : des brodeuses de l'industrie textile, des métallurgistes, des dockers du Havre, des agriculteurs… "Ce sont Monsieur et Madame Tout-le-Monde, qui ont été pris dans la répression." Véritable base de données interactive, "c'est la première fois qu'un tel travail est mené à l'échelle d'une région", ajoute Jean-Marc Fournier, vice-président de l'université de Caen, qui souligne l'importance de relier la déportation à des lieux familiers afin de mieux comprendre l'ampleur des événements.
Quelle utilisation ?
A qui est-il destiné ?
Ce dictionnaire est accessible à tous.
Les chercheurs
Un travail de recherche est fait à partir de ce site grâce à des éléments statistiques, et des articles de fond sur lesquels les chercheurs peuvent travailler.
Les enseignants
Ces derniers peuvent l'utiliser pour des projets pédagogiques, afin de transmettre la mémoire aux jeunes générations.
Les familles des victimes
Les personnes peuvent y retrouver des informations précieuses sur un proche, mais aussi contribuer en apportant des documents, des témoignages ou des photos. Car "le travail est loin d'être terminé", précise Françoise Passerat : de nombreuses victimes sont encore méconnues, car il n'y a pas de trace précise dans les archives.
En hommage aux déportés
Françoise Passerat présente aussi ce projet comme un hommage aux victimes du nazisme dans la région, pour que leur parcours et leur histoire ne soient pas oubliés.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.