C'est un imprévu qui va conduire Caux Seine Agglo à dépenser près de 60 millions d'euros, pour améliorer la qualité du réseau d'eau potable. Début février, la communauté d'agglomération est informée par le biais d'un arrêté préfectoral que les valeurs réglementaires ont été dépassées sur quatre points de captage de l'eau, sur deux produits différents : les métabolites de chlorothalonil et les métabolites de chloridazone.
Environ 10 000 foyers concernés
"Ce sont des molécules issues de pesticides utilisés dans le monde agricole par le passé, interdits à la vente depuis 2018 et 2020, éclaire Virginie Lutrot, présidente de Caux Seine Agglo, une directive européenne votée en 2021 impose de mesurer ces molécules dans les points de captage. Les premières mesures ont été faites chez nous en 2024." Si les valeurs réglementaires sont dépassées, ce n'est pas le cas de la valeur sanitaire. "L'Agence régionale de santé (ARS) est claire : l'eau est potable, mais elle nous demande des rectificatifs industriels d'ici six ans", poursuit l'élue. Les foyers alimentés par les points de captage concernés, environ 10 000 sur Caux Seine Agglo, recevront ce mois-ci un courrier explicatif pour les informer de la situation. Certains points de captage concernés alimentent par ailleurs des foyers sur Le Havre Seine Métropole et Fécamp Caux Littoral.
Cinq usines à financer
Pour arrêter ces molécules - et d'autres qui pourraient être découvertes à l'avenir - Caux Seine Agglo fait le choix de bâtir quatre usines dites "d'ultrafiltration", à Gravenchon, Lillebonne, Caudebec-en-Caux et Angerville-Bailleul, correspondant aux quatre points de captage. L'usine actuelle de Gruchet-Le-Valasse va quant à elle devoir être rénovée. Une facture estimée, "minimum", à 50 millions d'euros (10 millions par site).
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En parallèle, Caux Seine Agglo entend travailler sur le rendement, c'est-à-dire les fuites sur le réseau d'eau potable, estimées entre 1,8m3 et 3,6m3 par kilomètre et par jour, selon les territoires de l'agglomération. "Pour amortir ces travaux, il est important d'avoir un renouvellement de réseau beaucoup plus important que ce que l'on fait aujourd'hui, c'est-à-dire 12 kilomètres de tuyaux renouvelés par an, alors qu'aujourd'hui on est plutôt autour de 2km par an", estime Virginie Lutrot.
+5% d'augmentation
Au total, usine et renouvellement de réseaux compris, la facture globale est donc estimée à 60 millions d'euros. "Le plan d'investissement précis est en cours, nous serons probablement aidés à hauteur de 30 à 40%, mais cela aura forcément un impact sur le prix de l'eau et sur le budget général de Caux Seine Agglo et sur d'autres politiques publiques", prévient la présidente. Pour 2025, l'augmentation des factures est d'ores et déjà fixée à 5%.
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