Nouvelle couverture, nouvelle maquette, quelques ajustements dans le scénario… L'histoire de Rouen en BD, aux éditions Petit à Petit, revient avec une intégrale qui reprend les quatre tomes de la série et qui paraît mercredi 9 avril. La sortie est prévue pour les 10 ans de parution du premier tome qui a marqué le retour en indépendant de la maison d'édition rouennaise Petit à Petit et le lancement de son concept de la Docu-BD. "La BD historique ou documentaire existe depuis toujours. Mais cette manière d'alterner des chapitres de BD et des pages documentaires, c'est vraiment nous qui l'avons développée", explique Pauline Veschambes, responsable éditoriale de la maison d'édition. On s'est dit que les gens zappaient les cahiers documentaires quand c'était en fin d'album. Avec l'alternance, on a l'ambition d'apporter des connaissances tout au long de la lecture." Beaucoup déclinée depuis, la Docu-BD est devenue la signature de Petit à Petit et lui a permis d'exister sur un marché de la BD au bord de la saturation.
36 villes traitées
Commencer par Rouen semblait une évidence pour la maison d'édition installée dans cette ville. "On passe tous les jours devant des monuments auxquels on ne prête pas toujours attention… On voulait savoir comment vivaient les Romains, ce qu'il se passait à la construction de la cathédrale, etc." La démarche associe des acteurs locaux, que ce soit pour le scénario, le dessin ou pour la partie historique, sourcée et validée par des professionnels. D'abord autodiffusée, la BD a vite trouvé un public, ce qui a permis à Petit à Petit d'être repérée par un grand diffuseur et d'élargir ses ventes. Un tome par an est sorti à partir de là. 36 000 exemplaires ont été vendus sur les quatre tomes en 10 ans. La maison d'édition s'est donc attaquée à d'autres villes, en Normandie, avec Caen, Le Havre ou Dieppe, avec à chaque fois la volonté de faire travailler les scénaristes et dessinateurs locaux. La série sur Nantes, aussi en quatre tomes, s'est écoulée à près de 50 000 exemplaires. "Pour certaines villes, on a fait un seul tome parce qu'on estimait que le potentiel était plus modeste", admet Pauline Veschambes. 36 villes ont été traitées et le concept fonctionne bien. A tel point que la maison d'édition a changé sa manière de travailler et laisse les municipalités, qui y trouvent un intérêt, prendre contact. "On va faire cette année Compiègne et Les Sables-d'Olonne, nous n'y serions peut-être pas allés de nous-mêmes", décrit-elle. L'avantage ? Un financement du travail par ces communes en échange d'un certain nombre d'exemplaires, ce qui réduit le risque financier. "On est aussi mis en lien avec les historiens ou des gens du patrimoine qui nous accompagnent pour les pages documentaires." L'inconvénient ? Certaines exigences demandées par les Villes, comme un cahier des charges, et des "strates de validation plus importantes qu'en temps normal".
Un concept développé à l'infini
En parallèle, Petit à Petit a appliqué son concept de Docu-BD à d'autres univers. "C'était vraiment la volonté d'Olivier Petit [le créateur de la maison d'édition, N.D.L.R.] de diffuser le savoir par la BD", insiste Pauline Veschambes. Des séries ont vu le jour sur la musique, le sport, l'histoire et plus récemment les faits divers, avec l'affaire du Petit Grégory ou sur la traque de Xavier Dupont de Ligonnès. Le défi pour 2025 : lancer le Docu-manga.
Petit à Petit se lance dans le manga avec le "Docu-manga"
Sur un marché porteur mais saturé, la maison d'édition tente de conserver sa particularité et a lancé en 2025 le Docu-manga, sur des titres encore inédits en France.
C'est la nouveauté de l'année 2025 pour la maison d'édition rouennaise Petit à Petit. Avec son nouveau label Kotodama, elle se lance sur le très porteur marché du manga, sans pour autant perdre son identité puisqu'elle adopte le style du "Docu-manga". "On va chercher des gens qui sont connaisseurs des sujets qui nous écrivent des textes auxquels on ajoute des photos, des iconographies d'époque pour donner des informations aux lecteurs", décrit Pauline Veschambes, responsable éditoriale de la maison d'édition. Les pages documentaires sont ici placées à la fin du récit.
Trois titres, jusqu'à maintenant inédits en France, sont sortis pour l'instant. Hikaru in the light, sur la thématique des idoles, ces jeunes artistes très populaires, Sushi Ichi !, qui parle de la création des sushis au XIXe siècle, et Hinatsuba : "Ça se passe au XIXe siècle, on suit une fille de samouraï qui maniait le sabre à une époque où ce n'était pas autorisé pour les femmes. Ces thématiques nous servent pour les cahiers documentaires", précise Pauline Veschambes.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.