Ce n'est pas tous les jours que l'on peut se mettre dans la peau d'un eurodéputé. Cette semaine, j'ai participé à une simulation de négociation au Parlement européen à l'Hôtel de ville de Grand-Quevilly avec des lycéens et des collégiens scolarisés au sein de la commune. Un exercice qui résulte d'un partenariat entre la municipalité et l'Université Rouen Normandie dans le cadre des Cordées de la réussite, un dispositif favorisant l'égalité des chances par l'accompagnement à l'orientation.
"L'objectif est de leur faire comprendre les institutions européennes qui sont un peu opaques, confie Marion Charpenel, maître de conférences en sociologie et en sciences politiques à l'université de Rouen qui coordonne Les Cordées de la réussite. Se mettre en situation c'est la meilleure façon de comprendre comment cela fonctionne."
Entre consensus et compromis
Première étape, affecter les lycéens à un parti politique : S&D, le groupe des Socialistes et Démocrates ; Les Verts ; Renew Europe, parti centriste européen ; le PPE (Parti populaire européen), un parti de droite traditionnelle ; et l'ID, pour Identité et Démocratie, le groupe politique du Parlement européen de droite nationaliste et d'extrême droite. "On a réduit le nombre de groupes parlementaires à cinq [au lieu de sept] en se basant sur la législature 2019-2024", explique Antoine Potor, président de la section rouennaise des Jeunes Européens.
Je me suis greffée au groupe politique ID avec Mathéo Greffine, Nolan Machado, Nolwenn Daheron et Noha Da Costa e Silva, lycéens à Val-de-Seine au Grand-Quevilly. Nous avons travaillé sur une directive européenne portant sur la question énergétique. Un article portait, par exemple, sur la réduction de la dépendance énergétique du continent européen, un autre sur le développement des énergies renouvelables au sein des pays membres. Nous avons décortiqué sept articles et déterminé nos priorités, comme les aides financières pour épauler les pays européens dans leur transition écologique, mais en ajoutant la mention du nucléaire qui pour notre parti était importante. Nous sommes entrés en négociation avec le PPE, Renew et le S&D car "pour qu'un amendement soit déposé à l'échelle européenne, il faut qu'il y ait un compromis entre minimum deux groupes politiques", confie Marion Charpenel. Les amendements déposés, la séance plénière a débuté.
Comme les élèves, cette expérience m'a permis de mieux comprendre les enjeux des négociations au Parlement européen.
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